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Violences et pillages: les commerçants demandent "un fonds d'indemnisation" de l'État

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Suite aux annonces de Bruno Le Maire et d'Olivia Grégoire afin de soutenir les commerces pillés après les émeutes, Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du Commerce demande sur BFM Business la création par l'État d'un fonds d'indemnisation.

Le bilan est lourd: au moins une dizaine de centres commerciaux, et des centaines de commerces ont été saccagés, pillés voire entièrement brulés depuis mardi dans les épisodes de violences urbaines qui ont fait suite à la mort de Nahel.

Face à cette situation, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire et la secrétaire d'État au Commerce Olivia Grégoire ont annoncé ce dimanche différentes mesures pour soutenir les commerçants touchés, en mobilisant les assureurs, en proposant le report du paiement des charges sociales et fiscales ou en envisageant le prolongement des soldes d’une semaine supplémentaire.

"Ca ne suffira pas", réagit Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du Commerce sur BFM Business ce lundi.

"Il faudra aller plus loin, on le sait, le montant des dégradations va être extrêmement élevé, il va y avoir des pertes d'exploitation pour les magasins et un commerçant sur deux seulement est assuré contre ces pertes. Il y aussi les franchises, on ne sait pas si les assureurs vont les baisser".

Concernant le report du paiement des charges, Yohann Petiot estime que "ce n'est pas en reportant de la dette qu'on va aider des commerçants qui sont en difficulté de trésorerie depuis des années". "Oui il faut reporter mais ça ne suffira pas, surtout ça arrive dans une période d'activité extrêmement forte de l'année, le premier week-end des soldes, et ça vous ne le rattraperez pas."

Aller chercher la responsabilité de l'Etat

Pour le chef d'entreprise, "il faudra aller plus loin en allant chercher une indemnisation de la part de l'Etat parce qu'il serait insuportable que les commerçants aient à subir une perte économique du fait de ces dégradations dont ils ne sont en rien responsables".

Yohann Petiot "craint que les assureurs, vu le montant des dégâts et des réparations, se retranchent derrière leurs contrats".

"Si on ne peut pas aller chercher les assureurs, il faudra probablement aller voir l'Etat et lui demander que soit mis en place un fonds d'indemnisation pour que ces commerçants n'aient rien à payer leur poche."

"Il y a des moyens pour aller chercher la responsabilité de l'État si on n'arrive pas à trouver de solutions auprès des assureurs", assure-t-il.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business