Une production à un niveau record: comment la sécheresse fait le sel des paludiers

"Pour faire du sel, il faut du vent, le soleil, la chaleur et l’eau de mer. Donc tous les éléments sont là pour qu’on puisse continuer." Producteur de sel de Guérande, Erwan Rivalant est satisfait: la saison des paludiers s'annonce exceptionnelle cette année.
Il faut dire que les fortes chaleurs et la sécheresse des dernières semaines ont permis aux paludiers (producteurs installés au nord de la Loire) et aux sauniers (au sud) de produire beaucoup de sel depuis le printemps dernier. Sur l'ensemble de l'année, les professionnels estiment que la récolte sera deux fois plus importante que celle de l'an passé. Avec une quantité jamais vue depuis les années 1970.
Mais ces vagues de chaleur successives et l'absence de précipitations ont un inconvénient: elles épuisent les producteurs qui se reposent habituellement lors des jours de pluie estivale. "La difficulté, c'est d'être endurant et de pouvoir continuer le plus longtemps possible sans se blesser, et sans que nos saisonniers se blessent", témoigne Erwan Rivalant.
Si les paludiers sont fatigués, ils sont aussi rassurés de savoir que la production de cette année leur permettra de se mettre à l'abri d'éventuelles mauvaises récoltes dans le futur: "On était habitués ces dernières années à des saisons plutôt moyennes. (...) On va stocker une bonne partie de notre production au cas où les années futures ne seraient pas terribles", se réjouit Elodie Rio, directrice générale de la société Tradysel.
Vendanges précoces dans le vignoble champenois
Outre les paludiers, certains vignerons font partie de cette minorité de producteurs agricoles qui tirent profit des épisodes de sécheresse. Dans le vignoble champenois par exemple, les vendanges pourront commencer dès lundi, une date précoce liée à l'été chaud et sec.
"On est dans la courbe idéale, avec un stress hydrique modéré, et il ne faut pas oublier que la vigne est une plante méditerranéenne, le stress hydrique est bon pour elle", a déclaré David Chatillon, co-président du Comité champagne. "On ne peut pas rêver mieux, en quantité et en qualité", s'est-il félicité.