"Une erreur magistrale": Michel Picon de l'U2P n'ira pas à "l'énorme meeting" des patrons voulu par le Medef

Michel Picon, président de l'U2P. - Emmanuel Dunand
Alors que le président du Medef, Patrick Martin, a annoncé mardi 23 septembre l'organisation "dans quelques jours" d'un "énorme meeting", dans un contexte de "théories dangereuses" comme la proposition de taxe Zucman, l'U2P, la troisième organisation représentative, a déjà indiqué qu'elle refusait d'y participer.
Michel Picon, qui représente les entreprises de proximité, reproche au président du Medef de n'avoir pas "pris soin que ses partenaires ne découvrent pas cette annonce dans la presse". C'est "ralliez-vous à mon panache blanc", a-t-il estimé.
Sur le fond, il a vu dans l'initiative "une erreur magistrale: ce n'est pas le moment, il ne faut pas donner l'impression que le monde de l'entreprise est opposé à celui du travail", a-t-il indiqué à l'AFP.
Avec "la pagaille" actuelle, en l'absence notamment de gouvernement et de budget, et dans un contexte de grandes manifestations, "les patrons ne vont pas en rajouter pour dire 'on ne nous touche pas' alors qu'il va bien falloir que tout le monde fasse un effort", a ajouté le président de l'U2P.
"Je ne sais pas danser la Zucmania"
De son côté, Patrick Martin, qui préside la première organisation, souhaite organiser cette réunion pour "pour revendiquer l'apport des entreprises à l'intérêt public". Il observé que "circulent, avec un niveau de décibels extrêmement élevé, certaines théories dangereuses pour nos entreprises", allusion en particulier à la proposition de taxe Zucman, qui consisterait à imposer à 2% minimum par an le patrimoine, y compris professionnel, des 1.800 Français les plus riches.
"Moi, je ne sais pas danser la Zucmania, et je n'ai pas l'intention de m'y adonner", a-t-il lancé.
Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, deuxième organisation représentative des entreprises, n'a pas donné à l'AFP de précisions sur l'évènement. Il a confirmé cependant "qu'il y a actuellement une colère des chefs d'entreprises qui ont l'impression d'être caricaturés dans le débat public".