"Moi, je ne sais pas danser la Zucmania": le patron du Medef annonce "un énorme meeting" pour protester contre des "théories dangereuses pour les entreprises"

Le patron du Medef Patrick Martin, à Paris, le 30 juillet 2025 - Thibaud MORITZ © 2019 AFP
Le patronat répond aux syndicats. Patrick Martin, le chef de file du Medef, a annoncé "un énorme meeting dans les prochains jours", pour revendiquer l'apport des entreprises à l'intérêt public et face à "certaines théories dangereuses pour nos entreprises", ce mardi 23 septembre.
"Nous organiserons, toutes organisations patronales confondues, un énorme meeting dans quelques jours pour dire positivement, joyeusement, ce que nous sommes et ce que nous sommes fiers d'être", a lancé Patrick Martin lors de l'évènement BIG organisé par la banque publique d'investissement Bpifrance.
Le Medef, interrogé par l'AFP sur la date et le lieu du meeting, n'a pas immédiatement donné de détails. Patrick Martin, qui parlait, comme l'ensemble des orateurs de la journée, sur le thème "Vérité", a estimé que les entrepreneurs, en étant "dans les faits", se "rapprochent de la vérité".
"La Zucmania"
"Nous devons revendiquer (notre) contribution essentielle au bien public", alors que "circulent frénétiquement avec un niveau de décibels extrêmement élevé, certaines théories dangereuses pour nos entreprises", a-t-il assuré, une allusion en particulier à la proposition de taxe Zucman, qui consisterait à imposer à 2% minimum par an le patrimoine, y compris professionnel, des 1.800 Français les plus riches.
"On voudrait signifier que (les entreprises) ne sont que des actionnaires assoiffés de dividendes et indifférents à l'intérêt général", a relevé Patrick Martin, dénonçant "une contre-vérité que nous ne devons pas laisser s'installer".
"Moi, je ne sais pas danser la Zucmania, et je n'ai pas l'intention de m'y adonner", a-t-il lancé.
Le chef d'entreprise avait déjà laissé planer l'idée d'une "grande mobilisation patronale" à la mi-septembre, au cas où les impôts des entreprises étaient augmentés, dans le cadre du budget 2026. Il dénonçait par ailleurs une forme de "spoliation" à travers la proposition de taxe formulée par l'économiste Gabriel Zucman.
"Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d'impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l'investissement", estimait, dans Le Parisien, le président du Medef, la première organisation patronale.
En réponse, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a exhorté le patronat à arrêter de "pleurnicher" et à cesser de faire des "caprices d'enfants gâtés", mettant en avant les "milliards d'aides consenties" chaque année aux entreprises.