"Une minute de retard, c'est 100 euros de coûts": la facture colossale de la grève des contrôleurs aériens pour les compagnies et aéroports

Les compagnies qui desservent les aéroports français sont pénalisées mais c'est le trafic aérien de toute l'Europe occidentale qui pâtit du mouvement car la France est le pays le plus survolé d'Europe.

Deux syndicats minoritaires de contrôleurs aériens sont en grève et c'est tout le trafic européen qui prend l'eau. Ce vendredi, le second (et a priori dernier) jour de grève des aiguilleurs du ciel a encore provoqué de très nombreuses annulations de vols, notamment à Paris et à Nice, et de très nombreux retards, alors que les grandes vacances débutent.

Moins de 300 aiguilleurs en grève provoquent donc un chaos en France mais aussi en Europe. Car la France est aussi le pays le plus survolé du Vieux continent.

Le coût de cette grève est difficile à évaluer précisément mais il sera colossal pour le secteur, qu'il s'agisse bien sûr des compagnies aériennes ou des aéroports.

Selon les médias spécialisés dans le tourisme comme La Quotidienne.fr, une journée de grève coûte entre 3 et 4,5 millions d'euros en redevances de navigation aérienne. Sur ces deux jours, la facture grimpe donc à 6/9 millions d'euros pour les gestionnaires d'aéroports.

Un vol annulé, c'est 17.000 euros de pertes pour une compagnie

Pour les compagnies, un vol annulé c'est environ 17 .000 euros de perte sèche. Pour Patrick Tabarot, ministre des Transports, ce sont "plusieurs millions d'euros" que les compagnies aériennes vont perdre.

Rien que jeudi, Ryanair, particulièrement touché par le mouvement, a du annuler 170 vols, soit une perte de presque 2,9 millions d'euros.

Et il y a aussi les retards qui s'accumulent depuis ce jeudi. Selon Pascal de Izaguirre, président de la Fnam (Fédération nationale de l'aérien et de ses métiers) et PDG de Corsair, "une minute de retard, c'est 100 euros de coût pour une compagnie aérienne".

"Cette situation n'est plus tenable ni pour les compagnies aériennes ni bien sûr pour leurs passagers", dénonce-t-il.

Toujours selon Ryanair, à cause du contrôle aérien, la France est en tête de son classement des retards dans l'aérien. La compagnie assure que 26.008 de ses vols ont été en retard en France en 2025 et que 4,7 millions de passagers ont été affectés. La compagnie comptabilise également 16.667 retards en Espagne (trois millions de passagers affectés) et 7.526 en Allemagne.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business