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Transports

Grève des contrôleurs aériens: des annulations plus nombreuses ce vendredi depuis Paris

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L'aviation civile a ordonné aux aéroports parisiens (Beauvais inclus) de réduire le nombre de vols de 40% contre 25% aujourd'hui. A Nice, un vol sur deux sera à nouveau annulé.

Le bras de fer se poursuit entre le gouvernement et certains syndicats de contrôleurs aériens en grève. Alors que la situation est figée, les annulations de vols vont être encore plus nombreuses ce vendredi, veille des vacances scolaires. La DGAC (aviation civile) prévient que "des annulations sont à prévoir sur les aéroports de Nice, Bastia, Calvi, Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio, Figari, Paris-CDG, Paris-Orly et Paris-Beauvais".

Précisément, la DGAC a ordonné une réduction du nombre de vols de 40% à Paris et Paris-Beauvais (contre 25% aujourd'hui) et de 50% à Nice comme ce jeudi. Ailleurs, les réductions atteindront au minimum 30%.

Rappelons que le deuxième syndicat d'aiguilleurs du ciel, l'Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement de deux jours pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l'Usac-CGT (16%). De source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens se sont déclarés grévistes jeudi, sur un effectif total de quelque 1.400.

"Des millions d'euros de pertes"

Il faut savoir qu'en réalité, c'est le trafic aérien de toute l'Europe occidentale qui pâtit du mouvement car la France est le pays le plus survolé d'Europe. De quoi provoquer une énième colère des compagnies aériennes jugeant le mouvement "intolérable", notamment de Ryanair, basé à Beauvais. Ce jeudi, elle a dû annuler 170 vols, affectant 30.000 passagers.

"Une fois de plus, les familles européennes sont prises en otage par les grèves des contrôleurs aériens français", a dénoncé son patron Michael O'Leary.

Des conséquences très importantes alors que le premier syndicat d'aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), n'a pas appelé à la grève. Cette grève fait perdre "des millions d'euros" aux compagnies aériennes, a d'ailleurs prévenu jeudi le ministre des Transports Philippe Tabarot, en répétant ne pas vouloir céder aux demandes "inacceptables" des syndicats alors que d'importantes concessions ont déjà été faites.

Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d'un "incident grave" à l'aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs.

"Quand on n'a rien à se reprocher, on peut très bien pointer le matin et le soir comme le font des milliers, voire des millions de Français", a fait valoir le ministre. Parmi les griefs de l'Unsa-Icna : "un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l'été", des outils obsolètes et "un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés".

Olivier Chicheportiche avec AFP