Le ministre des Transports assure que la grève des contrôleurs aériens fait perdre "des millions d'euros" aux compagnies

La grève des aiguilleurs du ciel français ce jeudi et vendredi fait perdre "des millions d'euros" aux compagnies aériennes, a prévenu le ministre des Transports Philippe Tabarot, en répétant ne pas vouloir céder aux demandes des syndicats. Les transporteurs, "notamment la compagnie Air France", vont "perdre entre aujourd'hui et demain des millions d'euros de par ce mouvement social" dont les revendications sont "inacceptables", a déclaré le ministre en marge d'une visite au Havre (Seine-Maritime) ce jeudi.
"Tout en étant pour le dialogue social, et je pense l'avoir montré depuis six mois dans le cadre de mes fonctions, je ne suis pas pour obliger la DGAC (Direction générale de l'aviation civile, NDLR) à trouver un accord coûte que coûte avec les contrôleurs aériens parce que je pense que les revendications sont inacceptables", a-t-il argumenté.
"Des efforts financiers conséquents (...) ont déjà été réalisés ces dernières années" en faveur des contrôleurs aériens, a-t-il soutenu. Et "choisir en permanence les dates où on va créer le plus de nuisances possible aux passagers ne me semble pas être la bonne méthode". Deux syndicats de contrôleurs aériens ont appelé à la grève jusqu'à vendredi pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants.
Des centaines de vols annulés
Jeudi, à l'avant-veille des vacances scolaires d'été, des centaines de vols ont été annulés, d'autres retardés, affectant des dizaines de milliers de passagers en France et en Europe. Philippe Tabarot avait déjà dénoncé mercredi des revendications "inacceptables" portées par "des syndicats minoritaires". Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d'un "incident grave" à l'aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions ont failli entrer en collision.
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), dans un rapport, en a fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail de contrôleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service. Les contrôleurs "qui bloquent le pays, qui ne souhaitent pas que leur temps de travail soit contrôlé, [ce] n'est pour moi pas acceptable parce que quand on n'a rien à se reprocher, on peut très bien pointer le matin et le soir comme le font des milliers, voire des millions de Français", a fait valoir le ministre.
De source proche du dossier, on indique que 270 contrôleurs aériens se sont déclarés grévistes jeudi, sur un effectif total de quelque 1.400.