Grève des contrôleurs aériens: le ministre des Transports dénonce des revendications "inacceptables" et se dit prêt "à tenir bon"

Le ministre des Transports Philippe Tabarot, à l'Assemblée nationale, le 17 juin 2025. - ALAIN JOCARD / AFP
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s'est dit ce mercredi "résolu à tenir bon" face aux syndicats de contrôleurs aériens qui ont appelé à faire grève jeudi et vendredi, et a dénoncé leurs revendications "inacceptables".
"Je sais combien ces mouvements de grève sont coûteux pour vos compagnies aériennes", a affirmé Philippe Tabarot en clôturant le congrès annuel de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), porte-voix du secteur. "Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés", a-t-il ajouté.
"Je suis résolu à tenir bon face à ce mouvement et notamment face à la demande d'abandon d'un certain nombre de dispositions qui avaient pourtant été actées et qui ne sont pas respectées", a-t-il martelé. "Je pense notamment à la demande d'abandon de pointeuses pour les contrôleurs", a poursuivi le ministre, en jugeant que cette revendication constituait, pour les syndicats appelant à la grève, "un symbole de leur volonté d'accomplir ou de ne pas accomplir leur travail comme ils devraient le faire".
"Je ne céderai pas"
Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d'un "incident grave" à l'aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions ont failli entrer en collision. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), dans un rapport, en a fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail de contrôleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.
"Il en va de la sécurité des vols et du sérieux de la profession, et je ne céderai pas sur cette réforme indispensable qui a été engagée depuis un certain nombre de mois", a insisté Philippe Tabarot.
Le trafic s'annonce très perturbé jeudi dans les aéroports parisiens et du sud de la France, après un appel à la grève de deux syndicats d'aiguilleurs du ciel pour défendre leurs conditions de travail. La Direction générale de l'aviation civile a demandé mardi aux compagnies aériennes de réduire fortement leurs programmes de vols face à ce mouvement social: un quart des vols annulés jeudi à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.