Un trafic aérien divisé par deux en 5 ans: en Allemagne, le train enterre l'avion mais aussi la voiture pour les trajets intérieurs

Un train ICE en gare de Munich, en Bavière, le 23 août 2021 - Christof STACHE © 2019 AFP
Si le train à grande vitesse s'impose clairement face à l'avion pour les liaisons intérieures de deux à quatre heures, en Allemagne, il supplante également de plus en plus la voiture, dans un pays où les autouroutes sont pourtant citées comme exemple.
Selon une étude menée par l'opérateur téléphonique O2/Telefonica et publiée par Spiegel, qui s'est basée sur les données anonymisées des abonnés mobiles en déplacement, la plupart des voyageurs allemands qui doivent voyager de grande ville à grande ville privilégient largement le train.
Ainsi, entre Berlin et Munich, la part du train est d'environ 77% contre seulement 3% pour l'avion et 20% en voiture ou en bus. Entre Berlin et les villes de Cologne, Düsseldorf, Stuttgart et Essen, le train écrase la concurrence avec une part de marché de 70% ou plus.
A contrario, lorsque la liaison ferroviaire n'est pas à grande vitesse, la part du train est minoritaire comme entre Dortmund et Francfort avec 55% pour la voiture.
L'avion n'est dominant que sur une seule liaison: entre Hambourg et Francfort avec une part de 42%, notamment à cause des vols de correspondance de Hambourg vers les lignes long-courriers de l'aéroport de Francfort.
En Allemagne, le trafic aérien intérieur s'est écroulé depuis 2019
Ce succès est porté par les lignes à grande vitesse et ce, malgré des dysfonctionnements récurrents. Car dans la plupart des cas, le temps total de parcours en train pour ces liaisons intérieures reste inférieure à celle de l'avion et bien sûr à celui de la voiture.
Et la tendance est renforcée par la volonté de voyager de manière écologique, de la part des consommateurs mais aussi des entreprises dans le cadre de leurs voyages d'affaires.
En France, une récente étude de Trainline, le principal concurrent de SNCF Connect, montre que le rail peut être près de deux fois plus rapide que l'aérien pour des trajets inférieurs ou égal à 2h30.
Résultat, dans les deux pays, le trafic aérien intérieur s'effrite rapidement. En Allemagne, le nombre de passagers pour ces vols a diminué de près de moitié (-48,5%) entre 2019 et 2024.
En France, 20,2 millions de passagers ont utilisé un vol sur les lignes intérieures l'an passé, selon les chiffres de l'aviation civile (Dgac) contre 21,2 millions en 2023 et 26,7 millions en 2019. Ce sont les lignes radiales (Paris vers province) qui ont le plus soufferts, des lignes où la grande vitesse ferroviaire est très présente.