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Train à grande vitesse: la Renfe a attiré un million de voyageurs en France

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L'opérateur espagnol s'est lancé sur le marché hexagonal à l'été 2023 avec deux lignes reliant Lyon et Marseille à Madrid et Barcelone. Une troisième liaison sera lancée cette année.

Après un an et demi de présence en France, la Renfe annonce avoir passé le cap du million de voyageurs.

L'opérateur espagnol s'est lancé sur le marché hexagonal à l'été 2023 avec deux lignes à grande vitesse reliant Lyon et Marseille à Barcelone et Madrid. Il est ainsi devenu le deuxième opérateur étranger à concurrencer la SNCF, après Trenitalia depuis 2021.

"Les trajets longue distance sont les plus demandés par les voyageurs sur ces services internationaux. Le corridor Marseille-Madrid représente à lui seul 60% de la fréquentation globale, bien que la principale liaison en termes de nombre de voyageurs soit Lyon-Barcelone, suivie de Barcelone-Montpellier et Lyon-Montpellier", peut-on lire dans un communiqué.

Il est donc intéressant de constater que l'un des succès de la compagnie est une liaison franco-française également proposée par SNCF Voyageurs avec son TGV. Difficile néanmoins de savoir si ce résultat est un succès, il faudrait le comparer avec le trafic observé sur ces liaisons à l'époque où SNCF Voyageurs et Renfe étaient partenaires.

"Leader des connexions transfrontalières entre l’Espagne et la France"

Reste que la Renfe entend monter en puissance en France avec une nouvelle liaison entre Toulouse et Barcelone;lancée cette année.

"Avec la mise en service de cette troisième ligne internationale AVE (le nom des TGV de la Renfe, NDLR), Renfe se consolidera comme l’opérateur leader des connexions transfrontalières entre l’Espagne et la France, proposant six trains quotidiens (trois dans chaque sens) reliant un total de 17 villes des deux pays via des trajets directs en train à grande vitesse", indique la compagnie.

Dans un premier temps, l'offre sera saisonnière, de début avril jusqu’à la mi-septembre, en attendant une possible généralisation "à une date ultérieure" si la demande est là.

Et elle pourrait rencontrer une demande puisqu'avec la SNCF, cette liaison de 330 kilomètres n'est pas directe (correspondance à Narbonne) et dure entre 4h et 4h30 contre 3h30 pour la Renfe.

Le groupe espagnol a d'autres ambitions pour la France. L'objectif affiché était alors de pouvoir faire circuler des trains entre l'Espagne et Paris à l'été 2024, pour les Jeux olympiques.

La Renfe, qui a acheté pour cela une trentaine de TGV au constructeur espagnol Talgo, a depuis revu cet objectif.

Développement bridé?

Le gouvernement espagnol a d'ailleurs accusé les autorités françaises de freiner l'arrivée à Paris des trains de son opérateur national, dénonçant une nouvelle fois un manque de "réciprocité" de Paris en matière de libéralisation du marché ferroviaire.

Ces critiques ont été rejetées par la France, qui a évoqué des problèmes d'homologation de matériel roulant et de signalisation non conformes pour justifier ces lenteurs.

Rappelons également que les TGV neufs achetés à Talgo, censés circuler en France, connaissent des problèmes en Espagne, provoquant la colère du gouvernement contre le constructeur.

Enfin, la Renfe vise également les appels d'offres des trains d'équilibre du territoire (Intercités). Candidate au premier lot (Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon), elle a été battue par SNCF Voyageurs.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business