Thalys stoppe Izy, son offre low-cost entre Paris et Bruxelles

Le prix bas associé à la lenteur ne semble pas faire recette, en tout cas entre Paris et Bruxelles.
Thalys (compagnie ferroviaire franco-belge contrôlée par la SNCF) a en effet annoncé l'arrêt de son offre Izy lancée en 2016. Elle proposait des liaisons moins chères (à partir de 10 euros le trajet) mais aussi moins rapides (2h30 contre 1h22 en train à grande vitesse) entre les deux capitales.
"Izy cessera ses activités le 10 juillet, après six ans", a annoncé une porte-parole mercredi 18 mai.
Relance timide en 2021
"Le concept Izy a fait ses preuves mais nous avions déjà réduit graduellement l'offre au cours des derniers mois et nous avons décidé de réintégrer entièrement toutes les liaisons entre Bruxelles et Paris sous la marque unique de Thalys", en empruntant entièrement la ligne à grande vitesse, a-t-elle ajouté à l'AFP.
Lancé en avril 2016, mais longtemps interrompu pour cause de pandémie de Covid-19, Izy a été timidement relancé en mai 2021.
L'opérateur a-t-il observé une baisse importante de la fréquentation? Selon le site belge L'Echo, lors de ses deux premières années d'activité, Izy avait transporté 800.000 personnes, ce qui en faisait un joli succès commercial.
Thalys met ainsi en avant "plus de clarté pour le client", une plus grande flexibilité et des tarifs qui peuvent rester avantageux avec notamment une offre permanente pour les moins de 26 ans sur la grande vitesse. Ce qui restera à prouver.
Précurseur des Ouigo Trains classiques
Izy avait été en quelque sorte le précurseur des Ouigo Trains classiques, ces nouveaux trains reliant Paris à Lyon et Nantes avec des tarifs fixes à partir de 10 euros en contre-partie de temps de parcours plus longs et de trains anciens. L'opérateur se donne deux ans pour valider la pertinence économique de cette offre.
Depuis le lancement en avril, plus de 100.000 clients ont déjà voyagé dans ces trains, nous indique la SNCF.
Rappelons que Thalys est en voie de rapprochement avec Eurostar (la liaison vers Londres). La SNCF, actionnaire principal des deux compagnies deviendra l'actionnaire principal de la nouvelle entité.
Ce projet répond avant tout à un objectif économique. "On vise des synergies avec un système homogène de distribution, et un système informatique unique qui répondra aux attentes de la cible principale de ces trains: les professionnels", expliquait en janvier dernier Alain Krakovitch, directeur de Voyages SNCF.
Fusion engagée entre Thalys et Eurostar
"Surtout, on veut profiter d'une meilleure utilisation du matériel roulant", souligne-t-il. En effet, les rames Eurostar roulent uniquement vers le Royaume-Uni. A terme, la flotte Eurostar et Thalys circulera uniformément sur les deux réseaux (Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Allemagne).
En s'appuyant sur la marque unique Eurostar: "mais visuellement, cette fusion des marques sera progressive, il y aura encore des trains bleus et des trains rouges", précise le dirigeant qui fait référence à la livrée de l'Eurostar et à celle du Thalys.
Les économies d'échelle seront donc recherchées afin de redresser les comptes des deux filiales de la SNCF grévée par la crise covid.
L'an passé, Thalys a perdu 137 millions d'euros et a obtenu un prêt bancaire de 120 millions d'euros avec une maturité de 4 ans. Cette opération constitue le premier appel au financement externe dans l’histoire de l’entreprise ferroviaire.
Thalys a transporté 2,7 millions de passagers l'an dernier, contre 2,5 millions en 2020 (+8%) et 7,8 millions en 2019 (-66%).