TGV: l'espagnol Renfe se prépare à concurrencer la SNCF sur Paris-Lyon-Marseille

Et de deux. Après Thello, c'est au tour de la Renfe d'attaquer le marché ferroviaire français de la grande vitesse ouvert à la concurrence depuis près de deux ans.
L'opérateur espagnol est néanmoins moins avancé que son concurrent italien qui devrait faire circuler ses premiers trains à grande vitesse en octobre sur la ligne Paris-Lyon-Milan. Pour le moment, la Renfe a officialisé l'ouverture d'une succursale à Paris pour préparer son arrivée sur le marché.
"Avec la libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs, Renfe mène des actions en France pour le lancement de services à grande vitesse et la fourniture de services publics", peut-on lire dans un communiqué.
Axe rentable
Depuis le 13 décembre 2020, tout opérateur peut être en effet autorisé à faire circuler des trains sur l’ensemble du territoire, y compris sur les axes les plus rentables tels que: Paris – Lyon, Paris – Lille, Lyon – Marseille, et Paris – Bordeaux, et ce, dans les mêmes conditions que la SNCF.
Comme Thello, le transporteur entend d'abord se positionner sur un de ces axes à grande vitesse, à savoir Paris-Lyon-Marseille. Mais l'opérateur annonce également "la fourniture de services publics (dans le Grand-Est et régions des Hauts de France)", soit des liaisons régionales également ouvertes à la concurrence.
Et de souligner que "le marché français est considéré comme une priorité pour son expansion internationale". Reste que pour le moment, l'opérateur ne donne pas de calendrier, ni le type de train qu'il compte faire rouler, ni l'approche commerciale choisie.
Thello et Renfe devront néanmoins proposer un modèle économique capable de concurrencer l'agressivité de la SNCF à travers sa marque low cost Ouigo, notamment sur Paris-Lyon-Marseille. Pour ces acteurs, s'aligner sur les tarifs de la marque low-cost pourrait signifier rouler à perte.
Modèle low cost
Le modèle de la SNCF est en effet éprouvé. Il l'applique d'ailleurs méthodiquement en Espagne entre Madrid et Barcelone où il cartonne face... à la Renfe qui a lancé lui aussi une offre low cost à grande vitesse pour s'aligner.
Il y a donc fort à parier que l'entreprise espagnole fasse rouler en France son premier train à grande vitesse à bas coût baptisé Avlo plutôt que son TGV classique (AVE).
Comment être rentable avec de tels tarifs? L'espagnol devrait appliquer la même recette que Ouigo avec l'accent sur les services payants comme la possibilité d'annuler son billet, le choix du siège ou encore pour embarquer avec une grande valise.
A terme, la SNCF devra donc composer avec deux concurrents sur la grande vitesse. Un affrontement qui aurait pu arriver plus tôt mais les ambitions des adversaires de la SNCF se sont heurtées à la pandémie de covid. Tous ont vécu une année 2020 assez catastrophique avec un trafic voyageurs en chute libre. Et ont donc repoussé leurs projets en France.
Mais avec la reprise du trafic et l'appétence grandissante pour le train dans un contexte de transition écologique, le moment semble plus propice pour se lancer.