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SNCF: les contrebasses désormais bienvenues à bord des TGV mais sous conditions

Un TGV dans le nord de la France (illustration)

Un TGV dans le nord de la France (illustration) - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

L'opérateur va pérenniser l’expérimentation d’accueil de l'instrument de musique lancée l'été dernier. A plusieurs reprises, des musiciens ont rencontré des difficultés pour voyager en train avec leur contrebasse, provoquant leur colère.

Plus de fausses notes entre la SNCF et les contrebassistes? A la suite de nombreux échanges et discussions avec le ministère de la Culture et la profession, SNCF Voyageurs annonce qu'il va pérenniser l’expérimentation d’accueil de l'instrument de musique à bord de ses TGV Inoui.

Rachida Dati, la ministre de la Culture, doit ce jeudi officialiser cette annonce en se rendant Gare de Lyon à Paris.

Rappel des faits. L'an passé, de nombreux musiciens professionnels qui jouent d'un instrument "hors norme", comme une contrebasse ou une harpe, ont partagé sur les réseaux sociaux leurs difficultés à voyager dans un TGV et leur colère.

Au "mieux", ils écopent d'une amende, malgré un billet en bonne et due forme, au pire, ils se voient refoulés à l'embarquement alors que ces musiciens souvent professionnels déclarent prendre le train entre 4 et 10 fois par mois.

"Verbalisations récurrentes"

Selon un sondage mené par le syndicat Profedim (syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique) auprès de 254 instrumentistes, 39% disent avoir déjà été empêchés d’accéder à un train, 70% déclarent avoir écopé d’une amende et 50% évoquent des verbalisations "récurrentes".

Après différents échanges, SNCF Voyageurs avaient mis au point un protocole et lancé en juillet dernier une expérimentation à bord de ses TGV Inoui, une expérimentation qui semble avoir été concluante.

"Pour compléter les enseignements estivaux, une nouvelle phase de test s’est poursuivie jusqu’en décembre 2024. À l’issue de ces six mois d’expérimentation en conditions réelles, le bilan est positif et concluant pour l’ensemble des parties prenantes", salue l'opérateur.

La solution proposée est néanmoins accompagnée de conditions assez strictes. Concrètement, des emplacements adaptés à l’accueil des contrebasses sont localisés en 1ère classe dans les TGV à double niveau et en 2nde classe dans les TGV à simple niveau.

Sur les rames à deux niveaux, la partie basse de l’espace bagage, située dans la salle haute au fond de la voiture 1 (ou 11), peut être utilisée pour y déposer une contrebasse.

"L’utilisation de cet espace est alors liée à l’achat d’une place à proximité, c'est-à-dire pour le musicien l’achat d’une place en 1ère classe ou en Business première obligatoire", soulignait au moment du lancement du test la SNCF. Rappelons que les musiciens avaient fait part de leur souhait de pouvoir voyager au plus près de leur instrument.

Garantir les conditions de circulation à bord

Sur les rames à un niveau, l’emplacement accessible est situé sur la plateforme en voiture 7 ou 8 (ou 17 ou 18), à proximité immédiate de l’espace voyageurs. "L’utilisation de cet espace impose de réserver une place à proximité, c’est-à-dire pour le musicien l’achat d’une place en 2de classe", précise le transporteur.

Par ailleurs, la contrebasse devra être transportée sous housse souple étiquetée et ne devra pas dépasser 1,95 mètre, housse comprise.

Enfin, pour éviter tout conflit à bord, la SNCF précise que "si la place du voyageur n’est pas à proximité visuelle de l’instrument, ou si une contrebasse est déjà présente à bord, il est envisagé un replacement dans le train ou sur un train suivant sans pénalités".

Si l'emport de cet instrument était gratuit pendant la période d'expérimentation, il deviendra payant si le service est pérennisé, avait averti la SNCF.

Rappelons que la problématique des bagages volumineux répond aux impératifs de sécurité imposés à SNCF Voyageurs.

"Le transport des bagages est conditionné à la nécessité de garantir la sécurité et les conditions de circulation des voyageurs et de nos personnels à bord. Un bagage ne doit, en aucun cas, entraver la circulation dans les couloirs ou l'accès aux compartiments. Ces règles de sécurité s’appliquent à tout bagage, qu’il soit professionnel ou de loisir", instruments de musique inclus.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business