SNCF: la CGT appelle "tous les cheminots" à la grève le 5 juin, Sud Rail préfère des actions "moins prévisibles"

La CGT-Cheminots, première organisation syndicale à la SNCF, maintient son appel à la grève des conducteurs (ADC) et des contrôleurs (ASCT) pour le jeudi 5 juin malgré de nouvelles négociations avec la direction de SNCF Voyageurs ce mardi.
"Lors de cette rencontre, la CGT a réitéré ses propositions concernant la refonte et la revalorisation des primes de travail ainsi que sur les conditions de travail et de commande du personnel", peut-on lire dans un communiqué.
Malgré le fait que "la direction a renouvelé ses engagements vis-à-vis de l’agenda social, et surtout sa volonté de faire aboutir les questions de charge de travail, de commande du personnel et de refonte des primes de travail, avec l’objectif d’acter des avancées en vue des prochaines NAO salaires", l'organisation syndicale entend maintenir la pression.
"La Fédération CGT des cheminots, dans le cadre de la journée de mobilisation interprofessionnelle, appelle à agir massivement le 5 juin prochain par une grève de toutes et tous les cheminots."
La veille du 5 juin, la direction organise des groupes de travail sur ces revendications.
La CGT estime que la direction discute "dans le vide"
"On a choisi cette date notamment parce que la SNCF refuse de s’engager au préalable de ces réunions sur les éléments sur lesquelles elle est prête à avancer et à bâtir des compromis. Pour l’instant, elle va discuter un peu dans le vide", explique Axel Persson, secrétaire général de la CGT Cheminots de Trappes et Rambouillet, sur BFMTV.
Le syndicaliste précise que le préavis de grève pourrait être levé si la direction prenait "des engagements de nature à esquisser un compromis satisfaisant ou la satisfaction des revendications tout simplement".
Mais il insiste sur la nécessité de poursuivre la mobilisation. "Depuis 2021, on porte la revalorisation sur la prime traction, la direction a refusé jusqu’à ce qu’on appelle à la grève d’en discuter, maintenant elle ouvre des discussions", pointe-t-il. Rappelons que la CGT Cheminots a également appelé à agir par la grève le 11 juin.
Front syndical divisé
Reste que le front syndical observé début mai semble aujourd'hui divisé. Sud Rail et le remuant collectif national ASCT ont décidé de ne pas s'inscrire dans ce mouvement du 5 juin et préfèrent des actions "moins prévisibles", alors que les organisations historiques comme la CGT ou la CFDT voient d'un mauvais oeil ce collectif qui agit en-dehors de tout cadre syndical.
Il faut dire que la grève des conducteurs puis des contrôleurs lors du pont du 8-Mai, lancée conjointement par la CGT, Sud et le collectif, n'a pas eu les résultats escomptés.
Malgré une forte mobilisation, le mouvement est quasiment passé inaperçu, notamment grâce à l'utilisation massive par la direction de la SNCF de ses cadres volontaires (appelés VAO) formés au métier de chef de bord. Conséquence, quasiment tous les trains ont circulé.
"Tout faire pour faire rouler les trains"
Dans un tract, le collectif (qui n'et pas reconnu comme organisation syndicale par la direction) soutenu par Sud Rail se dit "en colère et écœuré du comportement de leurs dirigeants durant ce mouvement" et prévient que "les revendications sont toujours là", ajoutant que "d’autres appels à la grève auront lieu prochainement".
Afin notamment d'empêcher la direction d'utiliser cette réserve de cadres pendant les grèves, le collectif promet des actions "moins prévisibles", sans en dire plus.
De son côté, la direction dit continuer à s'inscrire dans le dialogue social et le compromis. Pour autant, sur BFMTV, Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, a prévenu que le groupe continuera à "tout faire pour faire rouler les trains" tout en soulignant "être gêné de cette espèce d'épée de Damoclès permanente sur la tête des Français, surtout qu'on a l'air d'avoir un certain plaisir à la brandir, c'est pas un jeu, je prends mes responsabilités par un dialogue social constructif".