SNCF: des mesures de sécurité satisfaisantes mais pas toujours respectées

Un train TGV en gare de Marseille (illustration) - BFMTV
Les cheminots se disent satisfaits des procédures de sécurité mises en place à la SNCF, mais estiment qu'elles ne sont pas toujours "rigoureusement" respectées. L'enquête interne "Voie libre, modernisons notre sécurité" a été lancée en septembre auprès des 152.000 agents de la SNCF. Un tiers du personnel, soit 52.384 agents, a répondu à ce baromètre, chargé d'évaluer la perception des cheminots sur les questions de sécurité.
Trois quarts des employés pensent que le niveau de sécurité du personnel progresse (38%) ou stagne (35%), 26% qu'il est en régression. Ils sont encore plus nombreux à estimer que la sécurité d'exploitation garantie par la SNCF est bonne envers les clients (89%) et les agents (87%). Pour 70% d'entre eux, la SNCF fait de la sécurité sa "priorité absolue", tandis que 77% reconnaissent que ses objectifs sont "ambitieux" en la matière.
Le souvenir de Brétigny-sur-Orge
La quasi totalité (95%) du personnel ayant à appliquer ou faire appliquer des procédures de sécurité estime disposer des compétences nécessaires, la formation étant saluée par le plus grand nombre.
Les cheminots soulèvent tout de même quelques doutes sur le niveau de sécurité lié à la circulation des trains, plus d'un an après l'accident de Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui avait fait sept morts. Ainsi, 38% des répondants affirment que ce niveau régresse.
Pour autant, les agents restent "convaincus de l'efficacité des procédures de sécurité", note Pierre Izard, directeur général de la sécurité et de la qualité ferroviaire à la SNCF. 91% des agents de terrain ont en effet confiance dans les procédures mises en place. Ils se félicitent également du bon encadrement dans leurs établissements respectifs.
Un manque de moyens
Pour assurer la sécurité des agents et de l'exploitation, les cheminots disent faire confiance en priorité à leurs collègues d'équipe (95%), aux collègues d'autres entités (81%), à l'encadrement (77%) et à la direction de l'entreprise (64%). En revanche, seuls 21% citent les sous-traitants.
Cependant, 15% des agents de terrain ayant à respecter des procédures déclarent qu'il leur arrive "fréquemment" (2%) ou "de temps en temps" (13%) de "ne pas appliquer à la lettre" certaines d'entre elles. L'écart entre les dispositifs théoriques et la pratique est pointée du doigt par les agents, ainsi que le manque de moyens mis à leur disposition.
"Nous devrons mieux adapter les procédures aux réalités du terrain", reconnaît Pierre Izard, qui affirme vouloir "moderniser les outils d'analyse de la sécurité" (audits sécurité, outils de veille, traitements des retours d'expérience.
La direction se félicite de l'implication des cheminots
Autre point noir: "9% des agents estiment qu'il arriverait fréquemment que des trains circulent sans que toutes les procédures soient appliquées rigoureusement, et 31% de temps en temps", écrit l'entreprise dans ses conclusions."C'est une perception et un ressenti, pas un constat", précise le texte.
La direction préfère retenir les "éléments encourageants sur le niveau d'implication des cheminots pour la sécurité, qui sont très professionnels, confiants dans leurs compétences, dans leurs équipes, et qui s'estiment bien formés".
Les résultats de l'enquête seront examinés le 18 décembre lors d'un conseil d'administration. Les organisations syndicales seront consultées sur le sujet en janvier. Une enquête annuelle sera organisée "pour mesurer les progrès accomplis au fur et à mesure", indique la SNCF.