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Renflouée, Corsair va poursuivre son activité

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La compagnie aérienne a trouvé les 30 millions d'euros qui lui manquaient mais d'autres difficultés financières persistent.

Une nouvelle fois, Corsair sauve sa tête. La compagnie aérienne notamment spécialisée dans les liaisons vers les outre-mers a bouclé une énième recapitalisation, indique Le Monde.

"Oui, c’est clair, net et précis, nous avons réussi à trouver le financement qui permettra à Corsair de poursuivre son activité", indique à nos confrères Pascal de Izaguirre, son PDG.

Concrètement, ce sont 30 millions d'euros d'argent frais qui ont été collectés auprès d'investisseurs antillais (à hauteur de 15 millions d'euros) et d'un mystérieux investisseur africain. Selon Le Monde, la République du Congo pourrait ainsi débourser 15 millions d’euros pour détenir la moitié du capital.

L'État encore appelé à l'aide

Pour autant, Corsair n'est pas totalement sorti de l'ornière. La compagnie aurait ainsi sollicité l'Etat, par le biais du comité interministériel de restructuration industrielle, afin d'effacer ou au moins de restructurer 147 millions d'euros de dettes fiscales et sociales avec comme argument le nouveau tour de table de 30 millions qui vient d'être bouclé. Les discussions seraient en cours.

Pascal de Izaguire, président directeur général de la compagnie Corsair International - 05/08
Pascal de Izaguire, président directeur général de la compagnie Corsair International - 05/08
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Ce n'est pas la première fois que Corsair est sur le point de basculer. En 2020, alors que la pandémie du covid met la compagnie à genoux, l'Etat, les repreneurs et les actionnaires versent 297 millions d'euros pour renforcer les liquidités et les fonds propres.

Précisément, l'Etat a apporté 141 millions d'euros en prêt direct, la contribution du groupe TUI, ancien actionnaire était de 126 millions et les repreneurs ont amené 30 millions en cash.

Autre question centrale: quel modèle économique pour Corsair? Lors de cette avant-dernière recapitalisation, l'idée avait été de se concentrer uniquement sur l'Outre-mer. "Notre ambition c'est de devenir désormais la compagnie des Outre-mer", assurait sur notre antenne Pascal de Izaguirre.

Quel positionnement?

"Ce sera plus simple pour le positionnement de marque, plus simple pour l'action commerciale. Je crois que c'est tout à fait cohérent avec notre nouvel actionnariat, principalement antillais mais aussi de la Guyane ou de la Réunion", expliquait-il.

Trois ans plus tard, il semble que ce choix soit remis en question. "Ce n’est plus d’actualité", confirme le PDG.

Il faut dire que les autres compagnies françaises ultra-marines ont bu la tasse, placées en liquidation judiciaire en août dernier. Air Antilles a été reprise par la Cipim (holding du groupe Edéis) alliée à la collectivité de Saint-Martin tandis qu'Air Guyane a été liquidée.

Quant à une prise de participation majoritaire d'Air France dans Corsair, un temps évoquée, elle n'est plus à l'ordre du jour.

En attendant, la compagnie se dit en ordre de marche pour redécoller, notamment grâce au renouvellement de sa flotte, elle a déjà reçu 5 nouveaux A350neo et en attend quatre autres l'an prochain.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business