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Rachat de ITA Airways: Lufthansa reconfirme son intérêt, Air France fait une contre-offre

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La proposition du consortium Certares composé notamment de la compagnie aérienne française avait été sélectionnée par l'ancien gouvernement italien pour des négociations exclusives fin août, avant que les discussions ne s'ouvrent à nouveau.

Mais qui va finalement racheter une partie d'ITA Airways, la compagnie nationale italienne née des cendres d'Alitalia?

Depuis plusieurs mois, la confusion règne notamment à cause du changement de gouvernement dans le pays.

Ainsi, la Lufthansa s'est dite toujours intéressée par un rachat de la compagnie, malgré l'abandon de son partenaire suisse MSC, avec qui elle avait fait une offre commune en janvier, a affirmé son PDG mercredi.

Une telle opération "ouvrirait de nouvelles perspectives non seulement pour Lufthansa, mais aussi pour ITA", a déclaré Carsten Spohr, dans une interview au quotidien allemand Die Zeit.

"Ne s'exprimer qu'au moment opportun"

"Nous voulons et nous devons être encore plus européens. Ce n'est pas un secret que l'Italie est pour nous l'un des marchés les plus importants", a-t-il détaillé.

Il n'a toutefois pas voulu s'exprimer sur l'avancée des discussions avec l'Etat italien sur ce rachat. "Il n'y a qu'une seule règle en affaire: ne s'exprimer sur des achats ou des ventes qu'au moment opportun", a-t-il affirmé.

Rappelons que l'ancien gouvernement de Mario Draghi avait pourtant sélectionné fin août l'offre concurrente du fonds d'investissement américain Certares, associé à Air France-KLM et Delta Air Lines, en vue de l'ouverture de négociations exclusives.

Puis, le nouveau ministre de l'Économie Giancarlo Giorgetti avait annoncé fin octobre sa décision de ne pas renouveler l'exclusivité pour les négociations avec Certares, ouvrant la voie au retour de Lufthansa et MSC.

La compagnie allemande dont l'offre avec MSC avait été initialement écartée, a d'ailleurs obtenu l’accès à la salle de données d’ITA Airways, sorte d'étape lors de la formulation d'une offre. Par contre les rumeurs d'une association avec l'opérateur historique ferroviaire (FS) ne semble plus à l'ordre du jour.

Tergiversations

Un temps favori, le modèle proposé par Certares ne faisait plus l'unanimité avec un Air France qui n'investirait pas directement dans le capital d'ITA, se contentant d'être partenaire commercial. Un poids insuffisant pour les opposants à cette proposition.

Pour autant, le jeu semble à nouveau ouvert puisqu'une offre concurrente de Certares est également étudiée par les autorités.

Ces tergiversations n'aident pas la compagnie italienne qui continue à perdre de l'argent et donc de la valeur. Début novembre, l'Etat italien a donné son feu vert à une nouvelle injection de 400 millions d'euros de fonds publics dans la compagnie.

Et Bruxelles avait autorisé en septembre 2021 une aide publique de 1,35 milliard d'euros, à condition qu'elle finisse par voler à terme de ses propres ailes. Ce qui pour le moment semble encore une perspective lointaine.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business