Pyrénées-Orientales: un projet TGV dévié par une base militaire secrète

TGV. (Illustration) - Jean-Christophe Verhaegen - AFP
"On a découvert le projet en 2013 alors que ni la préfecture des Pyrénées-Orientales, ni la préfecture de région n'étaient informées", dénonce auprès de L'Indépendant Jean-Pierre Cot, adjoint en charge de l'urbanisme à la marie de Rivesaltes. Ce projet, c'est celui d'un "immense" dépôt de munitions de l'armée dont les travaux ont déjà commencé entre Rivesaltes et Espira-de-l'Agly. Problème: le site était censé accueillir une halte de la ligne à grande vitesse. Autrement dit, la SNCF-réseau a, sur demande des services secrets, modifié le tracé du futur TGV.
Quelques centaines de mètres qui changent tout
Selon l'élu local, cette déviation va non seulement engendrer un surcoût, mais aussi "changer la vie des gens de [son] département". Concrètement, les habitants du lotissement Le Clos d'En Cante à Espira-de-l'Agly vont voir passer le TGV beaucoup plus près de leurs fenêtres, se retrouvant à 140 mètres de la voie au lieu des 300 mètres initialement prévus. Un retard de la mise en place d'une ligne à grande vitesse attendue depuis de nombreuses années est également craint. Jean-Pierre Cot pense que "le TGV prendra facilement 10 ans de plus avant de démarrer".
Outre les conséquences locales, la méthode est aussi critiquée. "André Bascou (le maire de Rivesaltes, ndlr) a fait des propositions pour déplacer le chantier du dépôt, nous avons eu plusieurs réunions de concertation, on souhaitait qu'une vraie discussion ait lieu entre les ministères, mais l'armée a toujours opposé une fin de non-recevoir", poursuit l'adjoint. En attendant, l'armée continue ses fouilles préparatoires et vérifie la qualité du sous-sol de l'emplacement de sa future base.