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Problème de peinture sur l'A350: Airbus demande une évaluation juridique indépendante

L'A350-900 est au coeur de deux commandes annoncées ce vendredi

L'A350-900 est au coeur de deux commandes annoncées ce vendredi - Airbus

L'avionneur européen tente de résoudre son différend avec Qatar Airways qui exige que ce problème soit résolu avant de recevoir d'autres appareils commandés.

Le bras de fer entre Airbus et Qatar Airways au sujet d'un problème d'effritement de peinture sur les A350 se poursuit.

Dans un communiqué qui ne cite pas son client, l'avionneur indique: "Face à la méconnaissance continue de la dégradation de surface non structurelle sur sa flotte d'avions A350 par l'un de ses clients, il est devenu nécessaire pour Airbus de demander une évaluation juridique indépendante comme voie à suivre pour résoudre le différend, que les deux parties ont été incapables de régler au cours de discussions directes et ouvertes".

"La sécurité est la priorité absolue d'Airbus. Les résultats liés à la peinture de surface ont été soigneusement évalués par Airbus et confirmés par l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) comme n'ayant aucun impact sur la navigabilité de la flotte A350" poursuit Airbus.

Rappelons qu'officiellement, Airbus explique que cette "usure précoce de la surface" qui peut laisser apparaître "une sous-couche de treillis conçue pour absorber la foudre" est "cosmétique" et n'a pas de conséquences sur la sécurité de l'appareil.

"Déclarations inexactes"

Le constructeur en profite pour tacler Qatar Airways, toujours sans le nommer. "La tentative de ce client de déformer ce sujet spécifique comme un problème de navigabilité représente une menace pour les protocoles internationaux sur les questions de sécurité".

"Si Airbus regrette la nécessité de suivre une telle voie, il est devenu nécessaire de défendre sa position et sa réputation. Airbus a travaillé activement avec ses clients afin de minimiser l'impact et les désagréments causés par cette dégradation de surface en service sur l'avion. Ces solutions ont toutes été rejetées par le client susmentionné sans justification légitime" poursuit le groupe.

"En parallèle, Airbus s'emploie à rétablir un dialogue constructif avec son client sur ce sujet mais n'est pas disposé à accepter que des déclarations inexactes de ce genre perdurent".

Qatar Airways a du en juin dernier, sur la demande du régulateur du pays, maintenir au sol 20 de ses 53 Airbus A350. Et indique refuser toute nouvelle livraison (23 appareils) si ce problème de peinture n'est pas corrigé.

Problème "cosmétique"

"Qatar Airways n'acceptera rien d'autre qu'un avion qui continue à offrir à ses clients les standards de sécurité les plus élevés possibles et la meilleure qualité de voyage qu'ils méritent", explique le directeur général de la compagnie Akbar al-Baker.

Reste que selon Reuters, au moins cinq autres opérateurs ont constaté le même souci et l'ont fait savoir à Airbus.

Il s'agit notamment d'Air France (en sa qualité de prestataire de maintenance pour Air Caraïbes), Etihad Airways, Cathay Pacific, Lufthansa et Finnair.

En outre, "Airbus souhaite préciser que les récentes mesures correctives proposées par l'EASA causées par des zones de feuille de cuivre expansée (ECF) manquante sur les ailes de 13 A350 à la suite d'un processus de production, qui a depuis été adapté, sont de nature différente. Le nombre limité d'avions sera inspecté conformément à la directive de l'EASA".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business