Prix plancher des billets: le patron d'Easyjet France ne "voit pas le rapport avec l'impact carbone"

Si le secteur aéronautique tente de réduire rapidement son empreinte carbone (à travers le renouvellement des flottes et l'utilisation de carburants propres), les opérateurs low cost sont régulièrement critiqués pour proposer des prix très bas qui inciteraient à prendre l'avion plutôt que le train par exemple.
Pour Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports, "des billets d’avion à 10 euros, à l’heure de la transition écologique, ce n’est plus possible". Il entend donc proposer à ses collègues européens d'instituer un prix minimum sur les billets d'avion afin de "lutter contre le dumping social et environnemental".
Une proposition qui évidemment ne plaît guère aux compagnies qui usent et abusent des prix cassés. A l'image d'Easyjet.
Sur BFM Business ce jeudi, Bertrand Godinot, directeur général d'Easyjet France explique "ne pas voir le rapport entre un prix minimum et l'impact carbone, il n'y pas de lien entre les deux et ça ne financera pas la décarbonation" du secteur.
L'avion réservé aux riches?
"Ce qui est important, c'est d'accompagner les compagnies à innover, il faudrait mieux dire, on va faire des incentive (incitations, NDLR) pour que les compagnies investissent dans des avions plus modernes plutôt que de dire 'je maintiens le voyage pour les riches'", souligne le dirigeant.
"Tout le monde doit pouvoir voyager, le voyage en avion, c'est un transport pour tout le monde", poursuit-il.
Une position partagée par son grand concurrent Rynair. "Ryanair rejette cette proposition politique qui augmenterait les tarifs pour des millions de consommateurs sur les vols européens de courts courriers. C'est une mesure anti-consommateur qui n'est soutenue que par les compagnies aériennes nationales subventionnées par l'Etat, comme Air France-KLM", expliquait alors dans Les Echos, Matthew Krasa. Avant de conclure:
"Ryanair est persuadée que la Commission européenne ne permettrait pas que les vols deviennent un privilège réservé aux plus riches".
D’autres pays d’Europe comme l'Autriche, les Pays-Bas, ou l'Allemagne défendent cette idée depuis plusieurs années. Clément Beaune se garde néanmoins d’aborder le montant minimal que l’Union Européenne pourrait imposer mais l’Autriche et l’Allemagne étaient sur la même ligne en proposant un prix plancher de 40 euros.