Malgré la cinquième vague de Covid, la SNCF refuse d'assouplir sa politique commerciale

Si votre train est annulé, votre billet reste valable deux jours pour le même trajet lors d'une grève SNCF. - Denis Charle - AFP
Pas de changement en vue dans la politique commerciale de la SNCF. Les billets restent échangeables ou remboursables jusqu'à trois jours avant le départ, mais pas après. Cette inflexibilité peut surprendre au moment où la cinquième vague prend de l'ampleur. D'autant plus que lors des précédentes vagues, il était possible d'échanger ou de se faire rembourser jusqu'au jour du départ.
Interrogé ce jeudi à ce sujet sur France Info, Jean-Pierre Farandou, PDG du groupe SNCF estime que le délai de trois jours "est déjà une grande avancée commerciale". Et que son refus de revenir à davantage de souplesse fait suite aux abus observés par le passé.
"On s'est rendu compte qu'avec la souplesse maximale, certains clients bloquaient plusieurs places, se faisaient rembourser les autres", explique-t-il, réduisant de fait le nombre de places disponibles pour les autres voyageurs.
3 millions de billets vendus
Pour autant, Jean-Pierre Farandou ne ferme pas totalement la porte à un assouplissement: "On verra si on fait évoluer cette politique", ajoute néanmoins le responsable.
En tout cas, les ventes de billets sont au beau fixe pour les prochaines vacances de Noël. "Il y a une forte poussée des réservations avec trois millions de billets vendus. C'est plus que 2020, plus que 2019 marquée par les grèves et même plus que 2018", s'enthousiasme le patron de la SNCF.
Même succès pour la nouvelle carte Avantage avec "1,5 million de cartes vendues". Le PDG de l'opérateur ferroviaire en profite d'ailleurs pour contester les critiques qui ont été formulées: "les utilisateurs de cette carte ont accès à tous les trains".
Quant à l'obligation d'inclure le week-end dans son trajet pour obtenir les tarifs les plus bas, Jean-Pierre Farrandou explique que cette condition a été imposée pour éviter d'attirer ceux qui voyagent pour raisons professionnelles.
"On a aussi besoin d'une clientèle affaire qui accepte de payer un peu plus cher, c'est ça une logique de gamme tarifaire. Pour consentir des prix bas, vous devez aussi être en capacité de vendre des prix plus élevés. C'est cet équilibre là qui permet à la SNCF d'avoir une activité rentable".
Rappelons qu'en temps normal, la clientèle professionnelle assure à elle seule 40% du chiffre d'affaires de la SNCF.