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Malgré 4 mois au ralenti, Oui.sncf devrait terminer 2021 quasiment au niveau de 2019

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Outre un volume de ventes au rendez-vous, l'opérateur constate une hausse forte pour les réservations de dernière minute au gré des annonces gouvernementales.

On approche du bilan annuel pour la SNCF et l'heure est à la satisfaction pour Anne Pruvot, directrice générale de e.Voyageurs SNCF, l'entité qui couvre notamment Oui.SNCF, le service en ligne de réservation de billets de trains.

"En 2021, alors que l'année n'est pas encore terminée, nous avons réalisé 4,3 milliards d'euros de volume d'affaires, soit 140 millions de billets écoulés sur Oui.sncf. Ce sont des niveaux légèrement inférieurs à ceux de 2019. C'est un fait particulièrement remarquable car il y a eu des freins très forts sur les quatre premiers mois de l'année", explique la responsable. Rappelons que pendant cette période, confinements et restrictions ont lourdement pesé sur les déplacements.

C'est cet été que la fréquentation a été particulièrement forte avec 22 millions de personnes transportées, c'est 24% de plus qu'en 2019.

24% de voyageurs en plus transportés cet été par rapport à 2019

Oui.SNCF a particulièrement été utilisé au gré des annonces gouvernementales. "Les Français regardent les annonces avec notre appli en main, on a constaté des pics d'activité importants à chaque intervention", poursuit Anne Pruvot.

Il faut dire que le contexte sanitaire a accéléré les usages digitaux: 450 millions de visites pour Oui.SNCF, 16 millions de téléchargements cette année pour l'Assistant SNCF, une appli qui génère pas moins d'un million de recherches d'itinéraires par jour.

"On observe une grande bascule depuis ces derniers mois, le digital a pris des parts de marché sur les guichets mais également les agences de voyage", souligne la responsable.

Désormais 65 à 70% des billets grandes lignes sont achetés via l'application (deux tiers de fréquentation depuis un smartphone). Même les billets TER ou Transilien, historiquement faibles dans le digital, sont de plus en plus achetés en ligne "avec un usage qui a bondi de 20 points en deux ans pour se fixer à 50% des ventes", précise Anne Pruvot.

750.000 billets vendus en 24 heures pour les vacances de février

Autre évolution forte, l'engouement pour les réservations de dernière minute, conséquence également des évolutions sanitaires dans le pays. "Sur 11 millions de clients actifs en 2021 sur Oui.sncf, la moitié a acheté au moins une fois un billet pour un départ dans les 24 heures. C'est un changement qui nous a poussé à revoir profondément notre politique tarifaire", explique Anne Pruvot.

Malgré l'aggravation de la cinquième vague du covid et l'arrivée de concurrents sur ses axes les plus rentables, l'opérateur reste très confiant.

"Les dernières annonces du gouvernement (qui pour le moment n'a pas annoncé de restrictions de déplacement, NDLR) nous ont conforté. Et la demande est toujours très forte, notamment pour les vacances d'hiver de février ouvertes à la vente: 750.000 billets ont été vendus en 24 heures, le premier jour de mise en vente", se félicite la directrice générale.

Pour autant, la SNCF devrait pour la seconde année consécutive être dans le rouge financièrement. L'opérateur a fait état de 800 millions d'euros de pertes au premier semestre. "On sera encore en perte à cause d'une actualité compliquée. Mais j'ai confiance sur le long terme", soulignait il y a quelques jours Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF. Son ambition: doubler à terme le volume de passagers transportés.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business