Les géants des VTC ouvrent leurs plateformes aux taxis
Est-ce le début d'une paix des braves entre les taxis et les VTC? Alors que les deux secteurs se livraient une guerre sans merci depuis plusieurs années, il semble que le pragmatisme économique ait permis à ces deux mondes irreconciliables de s'unir. Ou en tout cas à tenter de le faire.
Depuis quelques temps, il est en effet possible de trouver et de commander un taxi à partir des applications de Uber ou encore de Freenow. Cette évolution a été initiée par Uber aux Etats-Unis.
En février dernier, Andrew Macdonald, vice-président en charge de la mobilité du leader mondial des VTC annonçait la couleur. "Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de monde dans lequel les taxis et Uber existeront séparément. Il y a tout simplement trop à gagner pour les deux parties. C’est pourquoi nous avons l’objectif très ambitieux d’intégrer tous les taxis à Uber d’ici à 2025".
Goutte d'eau
D’ici à fin juin 14.000 taxis de la ville New York et 12.000 circulant en Italie auront rejoint sa plateforme.
En France, Uber n'a pour le moment pas de projets similaires mais FreeNow propose désormais cette option. Selon Le Figaro, plus de 400 taxis se sont déjà enregistrés sur sa plateforme et l'ex-Chauffeur Privé en vise plusieurs milliers d'ici la fin de l'année.
Pour le client, pas de changement: la course est payée au conducteur qui reverse une commission de 15% à FreeNow.
Pour autant, cela reste encore une goutte d'eau puisque la France compte environ 50/60.000 taxis dont un tiers circule à Paris et en Ile-de-France. Il reste donc à convaincre des chauffeurs encore réticents face à l'ennemi historique que sont les VTC.
Reste que le système est gagnant-gagnant. Les taxis peuvent y trouver un nouveau canal de vente alors que leur activité reste toujours plombée par l'usage du télétravail, l'absence de certains touristes étrangers, notamment chinois et aujourd'hui la flambée des prix du carburant.
Pour les plateformes, c'est évidemment une activité supplémentaire bienvenue. La rentabilité reste le point noir de ces opérateurs. Sur une année, Uber (qui par exemple a transporté 5 millions de clients français en 10 ans) n'a par exemple jamais généré le moindre centime de bénéfice.