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Transports

Le TGV low cost, la fausse bonne idée ?

Les TGV low cost transporteront 1200 passagers par rame au lieu de 1000 actuellement.

Les TGV low cost transporteront 1200 passagers par rame au lieu de 1000 actuellement. - -

La SNCF lance ce mardi ses billets de TGV low cost à 25 euros. Au départ de gares périphériques et sur certains axes, il permet de voyager à petit prix à condition que vous soyez prêt à payer tout service ou bagage supplémentaire. Bon plan ? Les usagers des transports ne sont pas tous d’accord.

Après l’aviation, le rail fait sa révolution low cost. Pour aider les Français à voyager moins cher, la SNCF lance ce mardi ses TGV low cost et qui devraient s'appeler "Ouigo" : ils transporteront davantage de passagers (1200 par rame contre 1000 actuellement) mais seront, en échange, moins chers. Exclusivement vendu sur internet, le billet devrait coûter autour de 25 euros pour un confort basique : pas de voiture bar, une seule classe unique, et des services payants, comme le deuxième bagage. De plus, il faudra embarquer depuis les gares périphériques, comme Marne-la-Vallée en Seine-et-Marne, ou Lyon-Saint-Exupéry.
Les billets sont mis en vente sur Internet ce lundi après-midi 16h pour des voyages dès le 2 avril prochain. Au total, la SNCF prévoit d'écouler chaque année près d'un million de billets à moins de 25 euros pour des trajets sur l'axe Paris-Lyon-Marseille-Montpellier, et elle se donne jusqu’à 2017 pour l’amortir.

« De la grande vitesse à des prix imbattables »

Jean Lenoir, vice président de la FNAUT, Fédération nationale d'associations d'usagers du transport, voit plutôt dans ce prix « imbattable » une bonne nouvelle. « C’est une demande constante des usagers de baisser les prix, ils ont besoin de ça dans une période économiquement difficile. Ça a marché vis-à-vis des modes de transport concurrents du train ! Et à ce prix-là, il faut accepter les inconvénients de l’offre : un peu moins de confort, il faut payer les bagages. Malgré cela, on arrive quand même à faire de la grande vitesse à des prix imbattables. L’expérience est vraiment intéressante ».

« Il faudra rajouter une heure de transport »

Mais tout n’est pas rose non plus pour autant. Car si la SNCF fait partir ses trains low cost de gares périphériques pour payer moins de péage, les trajets s’allongent. « Il faudra rajouter une heure de transport pour aller à la gare, ça fait réfléchir parce qu’il faut rajouter le prix des transports, c’est beaucoup moins intéressant », regrette Pierre. Et une fois tous les services payés (second bagage, prise électrique), la facture peut vite s’alourdir. « Avec une carte senior, on trouve au même prix dans des conditions normales », raconte Christine, une usagère des transports.

« Ça ne concerne qu’une toute petite minorité »

Quant à Jean-Claude Delarue, président de la Fédération des usagers des transports et des services publics, il y voit d’abord « une opération de communication de la part de la SNCF ». « On en voit très vite les limites. On n’a très peu de chances dans l’année de bénéficier de ce tarif, ça ne concerne vraiment qu’une toute petite minorité, 1% du nombre total des voyageurs. Mais d’autre part et surtout, on continue à voir des tarifs qui ne sont pas du tout transparents pour 99% des voyageurs du TGV. Et je crois qu’il va y avoir un certain nombre de régions qi vont se sentir lésées, car tout le monde n’habite pas sur l’axe Paris-Lyon-Méditerranée ».

Mathias Chaillot avec Aurélia Manoli