"Le gouvernement nous méprise": les taxis prêts à "bloquer le pays" à la rentrée pour se faire entendre

Les chauffeurs de taxi veulent "bloquer" le pays. Les chauffeurs de taxi se préparent à une nouvelle mobilisation à partir du 5 septembre prochain contre la réforme du transport sanitaire menée par le gouvernement et l'Assurance maladie.
"Puisque le gouvernement continue de nous mépriser, nous allons participer à bloquer ce pays pour nous faire entendre", a annoncé ce jeudi 21 août matin le secrétaire général de la Fédération nationale du taxi (FNDT), Dominique Buisson, sur BFMTV. "Il n'y aura pas de date" quant à la fin de la mobilisation, a-t-il affirmé, alors qu'une réunion intersyndicale s'est tenue la veille pour décider des formes de la protestation des taxis.
Aéroports, dépôts de carburant...
Outre une grande manifestation à Paris sur les Champs-Élysées, les syndicats de taxi veulent aussi bloquer les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle, avance Dominique Buisson.
"En province, ce sera aussi les frontières, les gares, les aéroports et aussi, s'il faut en arriver là, les dépôts de carburant", a assuré le secrétaire général de la FNDT.
Le secteur est vent debout contre les nouvelles règles du transport sanitaire visant à économiser 150 millions d'euros et éviter les abus, qui entreront en vigueur en octobre prochain. Parmi les modifications, le forfait de prise en charge sera harmonisé au niveau national et augmenté mais les retours "à vide" une fois le patient déposé, coûteux, seront fortement dissuadés.
"Des monologues"
"Ce qu'on demande depuis le mois de mai, depuis la première mobilisation, c'est d'être entendus, écoutés, et surtout que l'on fasse appel à des professionnels. On met en place des théories, qui ne sont pas applicables", a affirmé Dominique Buisson, pour qui les syndicats demandent au gouvernement "de pouvoir au moins se mettre autour d'une table" pour "discuter".
"Aujourd'hui, ce ne sont pas des discussions, ce sont des monologues", a-t-il poursuivi, assurant que les syndicats disposaient de "solutions chiffrées".
La FNDT chiffre à 30% la perte potentielle de chiffre d'affaires causée par cette réforme, tandis que l'Assurance maladie affirme qu'elle profitera à la majorité des taxis. Cette dernière juge ces mesures nécessaires pour faire face à la forte augmentation des coûts du transport sanitaire, qui s'élevait à 6,7 milliards d'euros en 2024, soit 2,1 milliards d'euros de plus qu'il y a dix ans. Les taxis y sont aujourd'hui à l'origine de la quasi-moitié des coûts, contre moins de 20% au début des années 2000.
La très grande majorité des taxis (85%) réalise du transport de patients, selon la FNDT. Une activité souvent essentielle pour leur business: les transports remboursés représentent la moitié du chiffre d'affaires des taxis avec une convention, selon la Sécurité sociale, voire jusqu'à 80% pour certains chauffeurs.