"La très grande majorité des taxis seront gagnants": l'Assurance maladie défend la réforme face à la grève

La nouvelle tarification prévue à partir d'octobre pour les transports de malades, qui nourrit une mobilisation d'ampleur des taxis depuis lundi, sera profitable à une "très grande majorité" de ces professionnels, assure le patron de l'Assurance maladie.
"Nous faisons évoluer le modèle tarifaire donc cela génère des inquiétudes, c'est normal", souligne Thomas Fatôme, directeur général de l'Assurance maladie, dans les colonnes du Parisien daté de vendredi.
"Mais certaines évolutions leur sont favorables."
"Par exemple, aujourd'hui, le forfait de prise en charge est différent d'un département à l'autre et dans certains, il n'y en a même pas. Demain, il sera porté à 13 euros partout et même à 28 euros dans les grandes villes pour tenir compte de la perte de temps dans les bouchons", rappelle-t-il au sujet de ce projet présenté le 15 mai, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre.
L'objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d'euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).
Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d'affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.
"Moins de retours à vide"
Des milliers d'entre eux ont manifesté jeudi pour le quatrième jour consécutif, obtenant l'organisation samedi au ministère des Transports d'une réunion en présence du Premier ministre François Bayrou.
"La très grande majorité des taxis seront gagnants avec ce nouveau modèle, car il s'appuie sur une logique de transporter davantage de patients", affirme Thomas Fatôme, avec notamment "moins de retours à vide" et "plus de transport partagé".
Transporter deux patients au lieu d'un sera "moins coûteux pour l'Assurance Maladie sans enlever d'argent aux taxis", explique-t-il, affirmant que l'objectif est de d'organiser "mieux le transport sanitaire pour que la dépense soit soutenable".
Quant à une éventuelle révision du projet face à cette fronde des taxis, il assure que sa "porte reste ouverte : il est essentiel, avant sa mise en oeuvre, d'expliquer en détail cette nouvelle convention et de rassurer sur les points qui auraient été mal compris avant sa mise en oeuvre".