"Nous sommes pris pour des imbéciles": les taxis prêts à en découdre à nouveau dès la rentrée

La colère du mois de mai n'est pas retombée, loin de là. Les taxis vont remonter au front afin de s'opposer aux nouvelles règles du transport sanitaire décidées par le gouvernement et l'Assurance maladie, et promulguées il y a quelques jours dans le Journal officiel. "Nous sommes pris pour des imbéciles. Le système qui est mis en place n’est pas viable. Ces nouveaux tarifs, c’est à peu près 40% de rémunération en moins. Pour 30.000 taxis, ça signifie la cessation d’activité ou des licenciements", s'alarme auprès du Parisien, Dominique Buisson, secrétaire de la Fédération nationale du taxi (FNDT).
De nouvelles actions sont donc prévues à la rentrée, notamment une grande manifestation à Paris sur les Champs-Elysées le 5 ou le 6 septembre. Une réunion intersyndicale doit avoir lieu ce mercredi pour décider de la suite du mouvement. "Ça va remonter en puissance. Et s’il faut bloquer le pays on le bloquera", indique l'artisan à nos confrères. Le secteur est toujours vent debout contre les nouvelles règles du transport sanitaire visant à économiser 150 millions d'euros et à éviter les abus.
La question des retours à vide
Ces trajets en taxi vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent environ la moitié des 6,7 milliards d'euros du transport sanitaire en 2024 selon le ministère de la Santé. Un montant en hausse de 45% depuis 2019. "Il ne faut pas abîmer ce qui est l'accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l'organisation des flux avec les taxis, s'assurer qu'on fait le maximum pour réduire les frais", avait déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.
La réforme prévoit que les taxis seront rémunérés sur la base d'un forfait de prise en charge et d'une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département.
"La nouvelle tarification sera favorable aux taxis conventionnés dans deux tiers des départements, notamment ruraux", avait assuré Marguerite Cazeneuve de l'Assurance Maladie.
Dans le tiers restant, la Caisse nationale d'Assurance maladie veut notamment éviter que les taxis fassent du transport à vide, coûteux, via une coordination avec les hôpitaux pour grouper des patients sur des trajets proches. Mais pour les taxis, le compte n'y est pas notamment à cause de la suppression de la facturation du "retour à vide". Le secteur s'oppose également à la mise en place du SEFI, un service de facturation en ligne associé à un système de géolocalisation, pour lutter contre la fraude.