La ponctualité des trains est passée de 79% à 62,5% (et même à 40% cet été): la "SNCF" allemande nomme une nouvelle directrice pour redresser la situation

Le logo de la Deutsche Bahn, photographié sur la façade de la gare de Berlin (Hauptbahnhof), le 22 novembre 2023 - INA FASSBENDER © 2019 AFP
Le ministre allemand des transports a annoncé, lundi 22 septembre, la nomination de Evelyn Palla à la tête de Deutsche Bahn, avec la lourde mission de redresser la compagnie ferroviaire publique, à commencer par la ponctualité des trains.
Actuellement en charge des lignes régionales, Evelyn Palla devient la première femme à diriger le groupe. Elle succède à Richard Lutz, président du directoire depuis 2017, écarté en août avant la fin de son mandat.
"Aujourd'hui est un jour de renouveau pour la Deutsche Bahn, pour nos clients et salariés", a déclaré la dirigeante devant la presse à Berlin.
Son prédécesseur Richard Lutz était sous le feu des critiques en raison du manque de ponctualité des trains longue-distance, en recul depuis des années.
Rendre les trains allemands "plus fiables"
L'an dernier, seulement 62,5% des trains sont arrivés à l'heure, contre 79% en 2016. Et cet été, "pendant trois jours consécutifs début juillet et pour la première fois dans l'histoire de la DB, moins de 40% des trains longs distance ont été à l'heure", a dénoncé le ministre, Patrick Schnieder.
Il a annoncé un projet de réforme de l'entreprise pour rendre les trains allemands "plus fiables", en améliorant notamment leur propreté, de même que la communication avec les voyageurs. Il vise un taux de ponctualité d'au moins 70% d'ici 2029, entre autres mesures destinées à redresser la compagnie.
La direction de la filiale d'infrastructure publique InfraGo doit elle aussi être réduite: à l'avenir, elle ne comptera plus que six membres au directoire, contre huit actuellement.
"Beaucoup assimilent le dysfonctionnent des chemins de fer à un dysfonctionnent de notre Etat", s'est plaint le ministre, au moment où le trafic est fortement perturbé dans le pays. L'entreprise, détenue à 100% par l'Etat fédéral, reste fortement endettée en dépit de la vente de sa pépite cet été, la filiale logistique rentable Schenker.
Le groupe pourra compter jusqu'à la fin de la législature en 2029 sur 107 milliards d'euros d'aides publiques, dont plus de 20 milliards cette année. La grande partie provient du fonds d'infrastructure spécial de 500 milliards d'euros adopté en mars pour le gouvernement