L'Etat commande 22 trains Oxygène pour la ligne Bordeaux-Marseille

Ces rames sont fabriquées par l'espagnol CAF pour 650 millions d'euros et circuleront en 2028. Ce sont les mêmes qui arriveront (en retard) pour les lignes vers Clermont-Ferrand et Toulouse.

L'Etat ouvre le chéquier pour (enfin) moderniser les trains Intercités dont il est l'autorité organisatrice. Rappelons que c'est l'État qui gère et finance à 100% ces trains d'équilibre du territoire (TET), en les subventionnant et en passant commande de matériel. SNCF Voyageurs en est l'opérateur.

L'Etat annonce ce vendredi qu'il va donc financer l'achat de 22 trains Oxygène au constructeur espagnol CAF pour la ligne Bordeaux-Toulouse-Marseille. La notification de commande a été signée ce vendredi. Le montant de la commande est de 650 millions d'euros.

Ces rames "seront mises en circulation à partir de 2028 et remplaceront les trains Corail" qui fêteront l'an prochain leur 50 ans et qui sont à bout de souffle. La construction d'un centre de maintenance à Bordeaux est également prévue.

Ligne Intercités la plus fréquentée

"La desserte TET Bordeaux–Toulouse–Marseille dite "Transversale Sud" (680 kilomètres) est, en 2023, la première ligne TET, avec 3,9 millions de passagers soit 37% des TET de jour. Elle connaît depuis 2019 une très forte croissance de trafic (+47% entre 2019 et 2023)", peut-on lire dans un communiqué.

Les rames Oxygène sont les mêmes qui celles qui arriveront (en retard) pour les lignes vers Clermont-Ferrand et Toulouse (28 rames commandées).

Attendues en 2024, elles ne commenceront à circuler qu'à partir du 1er trimestre 2027 suite à des problèmes de production qui sont aujourd'hui réglés, assure CAF.

Le nouveau train Oxygène pour les lignes Intercités Paris-Clermont et Paris-Toulouse © Olivier Chicheportiche

Ces rames pourront embarquer 420 passagers contre 396 auparavant à une vitesse maximale de 200km/h.

Néanmoins, la vétusté du réseau bride la vitesse du train et cette vétusté est également à l'origine de nombreux incidents. Reste qu'une meilleure fiabilité sera offerte par l'absence de locomotive puisqu'il s'agit d'une automotrice (comme les TGV).

Rappelons que l'Etat, à travers l'autorité organisatrice des TET au Ministère des Transports, a indiqué il y a quelques semaines qu'il va également commander du nouveau matériel roulant pour les trains de nuit.

De nouveaux trains de nuit aussi

"Début 2025 devrait être lancé l'avis public à concurrence pour le renouvellement du matériel roulant des lignes TET (trains d'équilibre du territoire) de nuit, tant attendu", annonçait fin novembre Pierre-Christophe Soncarrieu, adjoint au responsable de l'autorité organisatrice des TET au Ministère des Transports.

Avec les investissements pour de nouveaux centres de maintenance, la dépense "sera de plusieurs centaines de millions d'euros".

C'est une bonne nouvelle pour les adeptes, de plus en plus nombreux, du train de nuit en France avec 800.000 passagers à fin octobre (le million pourrait être atteint cette année), une fréquentation qui a doublé en cinq ans grâce à la réouverture de certaines lignes dont le Paris-Nice qui rassemble le plus de clients.

Des clients qui regrettent néanmoins l'état des trains proposés qui font pâle figure face aux trains de nuit de nos voisins, autrichiens notamment.

On ne sait pas encore si l'État va opter pour du matériel neuf. Ce qui constitue un défi.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business