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"Je ne lâcherai rien": les taxis prêts au rapport de force pour faire plier le gouvernement

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Des centaines de taxis "en colère" continuent à manifester ce jeudi 22 mai à Paris, Marseille et Pau contre les nouvelles conditions du transport sanitaire et la concurrence des VTC. Ils estiment que les propositions du ministre des Transports sont insuffisantes.

La colère ne retombe pas. Ce jeudi, des centaines de taxis "en colère" continuent à manifester à Paris, Marseille et Pau contre les nouvelles conditions du transport sanitaire et la concurrence des VTC.

"Si la loi passe, mon entreprise est amenée à fermer", témoigne Angéline, artisan taxi au micro de BFMTV. "Les tarifs qu'ils vont nous proposer au kilomètre vont faire baisser mon chiffre d'affaires de plus de la moitié donc je ne pourrai pas subvenir à mes charges. Je ne lâcherai rien".

"Nous ne refusons pas le débat"

Ces professionnels estiment qu'il n'y aucune avancée majeure avec le gouvernement. De son côté, Philippe Tabarot, le ministre des Transports a déploré le refus de la part des taxis de le rencontrer.

"Nous ne refusons pas le débat à partir du moment où on nous apporte des réponses. Ce n'est pas le cas à ce jour donc on continue à rester ici", estime Bernard Crebassa, président de la Fédération nationale des artisans du taxi.

"Nous ne refusons pas le débat"

Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent une part essentielle du chiffre d'affaires de nombreux chauffeurs, et 6,3 milliards dans le budget de la santé en 2023 selon le ministère de la Santé.

Les taxis sont encouragés à regrouper les patients qui ont des trajets proches, et à se géolocaliser pour éviter les fraudes.

Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de "l'optimisation des coûts". Mais il demande le gel du projet actuel.

Le ministère ne semble pas vouloir bouger sur la question du transport sanitaire mais a fait des propositions pour mieux réguler l'accès à la profession de VTC.

"On n'est pas contre" ces mesures, a répliqué auprès de l'AFP Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). "Mais c'est de l'administratif, ça ne répond pas aux besoins du terrain".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business