"C'est la destruction de centaines d'entreprises": colère des taxis, la pression ne retombe pas

Les taxis restent mobilisés ce mardi, au lendemain d'une première journée de mobilisation pour dénoncer les nouvelles règles de tarification des transports sanitaires dévoilées par l'Assurance maladie la semaine dernière.
Des représentants de la profession ont été reçus par les cabinets de leurs différents ministères de tutelle, a indiqué le ministère des Transports à l'AFP, sans avancées selon la Fédération nationale du taxi (FNDT).
D'où de nouveaux blocages aujourd'hui dans plusieurs villes afin de dénoncer à nouveau "la nouvelle convention du transport sanitaire qu'on veut nous imposer sans discussions", souligne au micro de BFMTV, Benoît Gallieu, président de l'Union syndicale des taxis de la Loire.
"30-40% de chiffre d'affaires en moins"
Le professionnel estime que ces nouvelles règles feront que certains taxis "vont travailler avec 30-40% de moins en chiffre d'affaires, c'est la destruction de centaines d'entreprises de taxis", prévient-il.
Il faut dire que cette activité de transport sanitaire peut représenter jusqu'à 95% de l'activité de certains taxis.
Le projet de l'Assurance maladie, approuvé vendredi par le gouvernement, entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés.
L'objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d'euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).
Les taxis seront rémunérés sur la base d'un forfait de prise en charge de 13 euros et d'une tarification kilométrique. "Les taxis ne se sentent pas écoutés, c'est une cause désespérée", a déclaré à l'AFP Rémi, taxi à Bordeaux âgé de 39 ans, disant n'avoir "plus rien à perdre".
Le secteur se dit prêt à discuter. Mais il demande le gel du projet actuel, défini unilatéralement selon lui. De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber.