ITA (ex-Alitalia) commande 28 appareils à Airbus

Un préaccord trouvé entre syndicats et direction d'Alitalia - ALBERTO PIZZOLI / AFP
Italia Trasporto Aereo (ITA) la nouvelle compagnie aérienne publique italienne née des cendres d'Alitalia qui a frôlé la faillite, redécollera le 15 octobre. Elle exploitera 52 appareils de sa prédécesseure mais comptera dans sa flotte 28 nouveaux appareils, tous d'Airbus, ainsi que 31 avions en location également issus du constructeur européen.
ITA a ainsi passé commande pour un montant tenu secret de 10 A330neo destinés aux longs-courriers, 11 A320neo et 7 A220, le monocouloir d'Airbus qui promet moins de consommation de carburant et plus de confort pour le moyen-courrier. Les premières livraisons sont attendues au premier trimestre prochain.
Toute la flotte d'ITA sera composée d'avions d'Airbus. "Le partenariat stratégique avec Airbus et ALC (loueur d'avions, NDLR) est crucial pour qu’ITA relance son plan d’activités, en vue d’atteindre son objectif d’une nouvelle flotte respectueuse de l’environnement avec des coûts d’exploitation et de location nettement inférieurs", commente Alfredo Altavilla, le président de la compagnie.
11,4 milliards d'euros de pertes entre 2000 et 2020
Alitalia, qui a cumulé des pertes de 11,4 milliards d'euros entre 2000 et 2020, terrassée par les assauts des compagnies lowcost sur le moyen-courrier, a dû être placée sous tutelle de l'administration publique en 2017. Depuis cette date, le gouvernement a cherché en vain des repreneurs avant de décider d'organiser lui-même son sauvetage.
Il a fallu négocier âprement avec la Commission européenne pour que cette dernière accepte le plan de l'Etat italien qui prend notamment la forme d'une première aide directe de 700 millions d'euros. Il faut dire qu'en 2017 et 2019, Alitalia s'était vu accorder par l'Etat des prêts d'un montant total de 1,3 milliard d'euros, qui sont dans le viseur de Bruxelles.
Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a mis tout son poids dans la balance pour faire décoller ITA, en prévenant en avril que Rome "n'acceptera(it) pas des discriminations arbitraires" de la part de Bruxelles.
Néanmoins, l'exécutif italien a du accepter d'importantes concessions: changement de nom, cessions de créneaux aéroportuaires, des activités services au sol et maintenance, réduction des effectifs et de la flotte (52 cette année, 80 en 2022 avec les achats annoncés). Alitalia comptait en effet jusqu'à présent plus de 100 appareils.