Hausse des billets de train: la SNCF planche sur deux boucliers différents

Face à la future hausse conséquente de sa facture énergétique, la SNCF prévient depuis plusieurs mois qu'elle n'aura pas d'autre choix que d'augmenter ses tarifs l'année prochaine.
Alors que les Français sont étranglés par l'inflation à tous les étages, le ministre des Transports Cléments Beaune a demandé à la SNCF de "travailler en matière de prix des billets sur un bouclier tarifaire".
Le ministre a ainsi souhaité "que l'augmentation des billets soit en tout cas inférieure à l'inflation". "Et surtout que ceux qui ont besoin du train au quotidien, les plus modestes, les jeunes qui utilisent les Ouigo par exemple, soient protégés", a-t-il indiqué.
Ce mercredi, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement a donné quelques détails sur l'avancée de ce bouclier à l'issu du Conseil des ministres.
"Hors de question que les billets de train augmentent de 8, 9 ou 10%"
"Pour ceux qui utilisent beaucoup le train et dont les revenus sont modestes, qu'ils n'aient pas d'augmentation, qu'il n'y ait pas d'inflation du prix du billet de train. Et pour l'ensemble des consommateurs des trains, que les billets de train augmentent dans des proportions moins importantes que l'inflation, a minima que l'inflation constatée par la SNCF sur ses coûts de transport" a expliqué l'ancien ministre.
Mi-septembre, le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait assuré que la facture d'électricité pour SNCF Voyageurs devrait augmenter de 1,6 à 1,7 milliard d'euros en 2023.
"Si on répercutait directement (cette hausse) sur le coût du billet, on serait amené à augmenter les billets de TGV de 10%", avait-il annoncé, parlant d'un rapide "calcul de coin de table".
Olivier Véran a ainsi confirmé qu'il était "hors de question que les billets de train augmentent de 8, 9 ou 10%".
Reste que le travail est encore en cours du coté de la SNCF et aucun calendrier n'a été donné par le porte-parole du gouvernement.
Les TER en dehors du bouclier?
Par ailleurs, ce bouclier risque de ne pas s'appliquer aux lignes TER dont les tarifs sont fixés par les régions. Si elles ont la main sur le prix des billets et des abonnements, elles doivent payer à la SNCF une partie de la facture énergétique générée par ces trains.
Les montants sont d'ailleurs actuellement négociés entre les régions et la SNCF. Régions de France estime les hausses de ces factures entre "10 et plus de 30%".
"Nous ne pourrons pas tout absorber. Les tarifs augmenteront quasiment partout", prévient un président de région cité par Le Parisien.
En Auvergne-Rhône-Alpes, le conseil régional a d'ailleurs déjà voté une augmentation de 8% à partir du 1er janvier prochain pour les clients occasionnels et de 2,8% pour les abonnés.