Grève à la SNCF: seuls 27% des Français approuvent le mouvement des contrôleurs

Les représentants syndicaux qui se pressent sur les plateaux depuis quelques jours savaient que cette grève ne serait pas populaire. À quelques jours du mouvement qui devrait priver les voyageurs d'un train sur deux sur les réseaux TGV et Intercités, l'enquête Elabe* pour BFMTV confirme la très faible adhésion au mouvement des contrôleurs.
Alors que 64% des personnes interrogées ont entendu parler de la grève des 16, 17 et 18 février prochain, elles ne sont qu'une petite minorité à exprimer une opinion positive sur le mouvement. Le total des personnes manifestant un soutien ou une sympathie n'est que de 27% (9% de soutien, 18% de sympathie) contre 52% qui en ont une opinion négative. 26% assurent même avoir une opinion hostile au mouvement.
Le mouvement le plus impopulaire depuis 2017
Pour rappel, une partie des représentants des contrôleurs estime que la direction de la SNCF est en retard sur la mise en place de la présence de deux contrôleurs par TGV pour 2023 (reportée à 2025). Ils demandent également une augmentation de salaire de 150-200 euros bruts/mois compte tenu des bons résultats financiers de la SNCF. La direction de la compagnie répond de son côté avoir augmenté ses agents de 17% en trois ans et a proposé notamment des primes de 400 euros en décembre et en mars.
Avec seulement 27% de soutien, la mobilisation recueille le plus faible taux d'adhésion à un mouvement depuis 2017, selon Elabe. À titre de comparaison, le mouvement des agriculteurs de janvier dernier avait la sympathie de 87% des Français, ceux contre la réforme des retraites dépassait les 60% et celui des "gilets jaunes" de fin 2018 recueillait 73% d'opinion favorable. Même les mobilisations "anti-pass sanitaire" de l'été 2021 (34% de soutien) ou les grèves dans les raffineries de fin 2022 (40%), pourtant peu soutenues, avaient des taux d'approbations plus élevés.
La direction de la compagnie est par ailleurs relativement épargnée par l'opinion. 20% des personnes la jugent responsable de la situation contre 39% pour les syndicats de contrôleurs. 41% des Français renvoient toutefois les deux dos à dos les jugeant autant responsable les uns que les autres.
*Échantillon de 1 001 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération. Interrogation par internet du 13 au 14 février 2024.
