Copenhague, une capitale-vélo modèle pour Paris?

A l'heure de pointe, les vélos sont partout dans la ville. A Copenhague, les bicyclettes ont pris possession des rues, stationnées au pied des immeubles ou des boutiques dans d'immenses parkings à vélo saturés.

Depuis plusieurs années, la capitale danoise fait figure de paradis du vélo, les déplacements à vélo ont même supplanté ceux en voiture et la ville compte cinq fois plus de vélos que de véhicules, selon des statistiques de la municipalité.
"Je dirais que pratiquement tous ceux qui travaillent dans le centre de Copenhague utilisent leur vélo", explique une habitante. "On a beaucoup de pistes cyclables et elles sont faites pour que les gens puissent les utiliser partout. J'utilise ma voiture uniquement quand j'ai besoin de déplacer quelque chose de gros ou quand je fais un long trajet", ajoute un cycliste.
A Copenhague, ce sont les automobilistes qui font grise mine. "Ca double mon temps de trajet pour aller d'un point à n autre à cause des vélos, à cause des feux de signalisation. Vous êtes obligés d'attendre que les cyclistes passent pour ensuite pourvoir tourner", raconte l'un d'eux.
La ville pensée pour le vélo
Toute la ville a été adaptée au vélo. A l'heure où les pistes cyclables séparées de la circulation font tout juste leur apparition à Paris, à Copenhague elles sont légion. Aux carrefours, des rampes sont installées pour poser le pied.
Même les feux rouges sont réglés pour les cyclistes et sont adaptés pour une vitesse de 20 km/h. La ville a vu les choses en grand, en construisant par exemple en 2014 un pont surnommé "le serpent", une passerelle de 235 mètres réservée à la circulation à vélo.

L'un des artisans de cette politique pro-vélos est Klaus Bondam, à la tête de la puissante fédération des cyclistes danoise et ancien adjoint au maire qui réfute l'idée de "guerre" contre les automobilistes. "C'est simplement de répondre à la question: dans quelle ville nous voulons vivre", insiste-t-il.
Des leaders qui doivent "monter en première ligne"
Pour lui la transformation des villes est une question de courage politique.
"C'est vraiment capital d'avoir des leaders politiques très courageux, qui sortent du rang et montent en première ligne et mènent ces batailles. Parce que pour nous les habitants, c'est très difficile de changer. A partir du moment où on a une habitude, où j'ai ma propre voiture, je ne peux pas imaginer pouvoir faire autrement", constate-t-il.
A Copenhague, les déplacements à vélo représentent désormais 28% du total des déplacements dans la ville. 41% des déplacements pour se rendre au travail ou à l'école à Copenhague se font aussi à vélo, selon la ville.
Des chiffres dont Paris est encore bien loin avec seulement 4% des trajets domicile-travail effectués à vélo, d'après des données de 2015 de l'Insee. Avec la multiplication des infrastructures cyclables dans le cadre du plan vélo de la ville, Anne Hidalgo souhaite parvenir à 15% de déplacements effectués à bicyclette en 2020.