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Collision aérienne à Washington: le ministre des Transports "furieux" d'un manque d'anticipation

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Les enquêteurs américains ont révélé que, ces dernières années, de nombreuses collisions ont été évitées de peu sur le secteur autour de l'aéroport Ronald-Reagan de la capitale américaine.

Le ministre américain des Transports s'est dit mardi "furieux" que le régulateur américain de l'aviation n'ait pas remarqué les risques de collision autour d'un aéroport de Washington avant la récente tragédie aérienne qui a fait 67 morts. Le 29 janvier, une collision s'est produite entre un avion de ligne en approche finale pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan de la capitale américaine et un hélicoptère militaire qui naviguait le long d'un couloir reconnu de circulation, ne laissant aucun survivant. Les enquêteurs américains ont révélé plus tôt mardi que, ces dernières années, de nombreuses collisions ont été évitées de peu sur ce même secteur.

"Les données étaient là, mais elles n'ont pas été analysées pour voir qu'il y avait ce risque", a dénoncé le ministre des Transports, Sean Duffy, lors d'une conférence de presse. "Est-ce que ça me rend furieux? Absolument."

Il s'en est pris au régulateur américain de l'aviation, qui gère le trafic aérien. "Comment la FAA n'était-elle pas au courant? Comment n'ont-ils pas étudié les données pour dire 'Tiens, c'est une zone dangereuse, on passe souvent pas loin de l'accident, et si nous ne changeons pas, nous allons perdre des vies.' Cela n'a pas été fait", a tonné le ministre du gouvernement de Donald Trump.

"Un risque intolérable" selon la NTSB

L'enquête a déterminé qu'entre octobre 2021 et décembre 2024, avant l'accident, "il y a eu 85 événements enregistrés" près de cet aéroport où un avion et un hélicoptère étaient à "moins de 457 mètres horizontalement et de moins de 60 mètres verticalement" l'un de l'autre, selon Jennifer Homendy, directrice de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB). En publiant son rapport préliminaire mardi, la NTSB a affirmé que l'organisation des couloirs aériens liés autour de Washington "pose un risque intolérable pour la sécurité aérienne". Sa directrice a ainsi souligné que seulement 23 mètres séparent le couloir aérien d'approche de la piste d'atterrissage pour les avions de ligne de celui des hélicoptères.

Les autorités ont déjà bloqué temporairement la circulation des hélicoptères autour de l'aéroport après l'accident, et, suivant les recommandations de la NTSB, le ministre a prolongé mardi ces restrictions. L'aéroport Ronald-Reagan est situé au coeur de l'agglomération de Washington, au-dessus de laquelle de nombreux hélicoptères circulent de manière régulière.

L'enquête sur cette collision du 29 janvier, toujours en cours, a déjà souligné qu'il existait des "divergences" sur l'altitude à laquelle volait l'hélicoptère Sikorsky Black Hawk, et des difficultés de communication entre cet appareil, la tour de contrôle et l'avion Bombardier CRJ700, en approche. Lors de sa conférence de presse, le ministre Sean Duffy a rappelé qu'il travaillait à une refonte profonde du système américain de contrôle aérien, particulièrement "âgé", pour "passer des fils en cuivre à la fibre, au sans-fil et au satellite".

TT avec AFP