Chaque Français a déboursé en moyenne 276 euros pour la SNCF en 2021

La SNCF étant une entreprise publique, elle est financée par l'Etat et les régions notamment à travers des subventions publiques et donc in fine par tous les Français.
Avant même de prendre le train (et même pour ceux qui n'utilisent jamais le réseau ferré), les contribuables "payent" pour la prise en charge d'une partie des billets, l'entretien du réseau, l'achat de matériel roulant etc...
Cette contribution est logique, le problème est de constater son augmentation régulière alors que les clients subissent des dysfonctionnements de plus en chroniques, notamment sur les TER.
Cette inflation est confirmée chaque année par une étude du site Fipeco menée par l’ancien magistrat de la Cour des comptes François Ecalle.
276 euros par Français
Pour 2021, le coût total atteint, selon ses calculs, 18,5 milliards d’euros contre 16,7 milliards d'euros un an plus tôt, soit une progression de 10,8%. Si on rapporte ce chiffre au nombre d'habitants, la note s'élève à 276 euros par Français contre 249 un an plus tôt. En 2015, ce montant était de 14 milliards.
Rappelons que dans cette étude, Fipeco additionne le coût de la SNCF et le régime spécial de sécurité sociale des cheminots pour l’Etat et les autorités régionales.
Concrètement, par l’intermédiaire de l’Etat et des autorités régionales, les contribuables ont payé 9,4 milliards d'euros à la SNCF (+400 millions en un an) soit 43% de ses coûts de fonctionnement. Les régions et Ile-de-France Mobilités ont versé 6,8 milliards d'euros à la SNCF l'an passé pour exploiter les transports ferroviaires de proximité (+100 millions).
L’Etat verse enfin une subvention d’équilibre au régime spécial de retraite des cheminots (qui a vocation à s'éteindre puisque ce régime n'est plus appliqué aux nouvelles recrues) dont le coût budgétaire est de 3,3 milliards d'euros.

Ces contributions, élevées, qui concernent principalement les TER, le Transilien et les Intercités permettent en réalité aux clients de payer leurs billets du quotidien moins chers. Au final, lorsqu'un Français achète un billet, il ne paie que 20% du coût réel de ce dernier. Le reste est payé par l'impôt.
"La SNCF est en partie financée par des ménages et entreprises qui n’utilisent pas les services ferroviaires"
Ce taux de subvention diffère selon les types de transport: il est ainsi quasiment nul pour les TGV.
Mais comme le souligne François Ecalle, cette facture "est en partie financée par des ménages et entreprises qui n’utilisent pas les services ferroviaires". "Autrement dit, les usagers n’ont payé directement que 57% du coût des services ferroviaires et les contribuables non usagers ont largement financé les transports des usagers".
Et malgré ces contributions, la SNCF et le contribuables doivent supporter une dette encore massive.
"L’Etat a repris 25 milliards de dettes à son compte le 1er janvier 2020. En raison notamment du déficit de 2020, l’endettement net du groupe était néanmoins encore de 38,1 milliards à la fin de 2020 et 36,3 milliards à la fin de 2021. Une nouvelle reprise de dette de 10 milliards a eu lieu le 1er janvier 2022. Les charges d’intérêts qui résultent pour l’Etat de la reprise de dette de 2020 s’élèvent à 700 millions" peut-on lire.