BFM Business
Entreprises

Seul un actif sur deux estime que son entreprise est en avance en matière de digitalisation

D'après l'étude annuelle de l'Observatoire du digital flow en collaboration avec l'Institut CSA, une majorité d'actifs pensent que les entreprises doivent accélérer leur digitalisation tandis que plus d'un quart des dirigeants des plus grandes structures déclarent qu'ils vont le faire.

Le digital occupe une place croissante dans la vie des entreprises. C'est ce qui ressort du dernier baromètre collaboratif entre l'Observatoire du digital flow et l'Institut CSA pour Inetum qui a interrogé 1.010 actifs et 250 dirigeants d'entreprise. D'après les résultats de la troisième édition de cette étude, 76% des actifs sont familiers du concept de digitalisation et huit actifs sur dix pensent que les entreprises doivent accélérer sur ce terrain. A ce titre, 27% des dirigeants d'ETI et grandes entreprises déclarent qu'ils vont entamer cette démarche.

Un nombre toujours plus élevé de chefs d'entreprises s'estiment "en avance" sur leur marché en termes de digitalisation, une proportion en hausse de 8 points et qui atteint même 76% pour les seuls dirigeants d'ETI et grandes entreprises. En revanche, ce jugement n'est partagé que par la moitié des actifs interrogés. Une différence d'appréciation qui peut notamment s'expliquer par le fait qu'un quart des dirigeants d'entreprise n'ont pas mis en place un plan de digitalisation cette année, une proportion elle aussi en hausse de 8 points par rapport à la précédente édition du baromètre. Cependant, ce ratio ne s'élève qu'à 3% au sein des entreprises de plus de 250 salariés.

Répondre aux besoins des clients avant tout

Dirigeants et actifs n'ont pas exactement les mêmes attentes vis-à-vis de la digitalisation de leur activité. Pour les premiers comme les seconds, les solutions digitales permettent avant tout de répondre aux besoins des clients. Mais les dirigeants d'entreprises citent ensuite ceux favorisant la cybersécurité et enfin ceux destinés à améliorer l'efficacité et la productivité là où les actifs donnent la priorité aux outils digitaux qui leur font gagner en autonomie, améliorent leurs conditions de travail et favorisent la collaboration.

Un chiffre ressort particulièrement de l'étude de l'Observatoire du digital flow au regard du contexte géopolitique et économique actuel. Pas moins de 92% des actifs pensent en effet que les entreprises doivent avant tout renforcer la sécurité de leurs systèmes d'information alors que les cyberattaques ont significativement augmenté depuis la pandémie de coronavirus et le début de la guerre en Ukraine. En ce sens, un quart des dirigeants ont le sentiment que le contexte pourrait les conduire à revoir leurs priorités tandis que 27% des entreprises de taille intermédiaire et grandes entreprises jugent ce contexte favorable à une accélération de leur plan digital.

Digitalisation responsable

C'est une dimension à laquelle les actifs accordent toujours plus d'importance dans leur rapport au digital. Plus d'un tiers d'entre eux souhaitent voir se développer dans leur entreprise des solutions qui permettent des économies d'énergie. Pour eux, la digitalisation pourrait répondre à une démarche RSE à travers l'achat de matériel à faible consommation d'énergie ou encore l'optimisation des outils pour limiter l'impact et la consommation.

Près de la moitié des dirigeants estiment qu'ils ont pu réduire leur empreinte environnementale grâce à la digitalisation: pour les ETI et grandes entreprises, ce sont même trois quarts d'entre eux. Concrètement, ils constatent cette réduction sur l'organisation du travail, les produits et services, la consommation d'énergie ou encore les méthodes de production. Parmi les défis à relever en la matière, les chefs d'entreprises mettent l'accent sur la formation et l'accompagnement des salariés sur de nouveaux outils, la révision du traitement et du stockage des données conformément à la réglementation et l'éthique ou des investissements financiers accrus. Un certain nombre d'entre eux, notamment dans les grosses structures, songent même à aller plus loin avec la mise en place de l'évaluation des pratiques responsables ou d'un référentiel commun aux entreprises.

Le digital en quête d'inclusion?

L'étude de l'Observatoire du digital flow se penche aussi sur la perception du digital dans le monde du travail mais aussi le système éducatif. Plus d'un tiers des dirigeants jugent ainsi qu'il faut faire connaître les métiers du numérique et les rendre plus accessible aux femmes, la moitié d'entre eux citent également l'ouverture du secteur aux profils en reconversion. Une large majorité d'actifs (85%) pensent qu'il faut sensibiliser les jeunes dès le plus jeune âge aux possibilités professionnelles dans le monde du numérique.

Le secteur semble encore souffrir d'une image masculine puisque 62% des hommes actifs pensent que les métiers du numérique sont accessibles aux femmes quand seulement la moitié d'entre elles le pensent. Cependant, les actifs dans leur ensemble s'accordent sur le dynamisme du secteur en termes d'emplois (88%), les opportunités de carrière attractives qu'il offre (83%) et même la facilité des jeunes à s'orienter vers ce domaine (80%).

Timothée Talbi