Paris confie la gestion des panneaux d’affichage à l’américain Clear Channel au détriment de JCDecaux

Après un appel d'offres, la mairie de Paris a confié à Clear Channel le contrat des panneaux d'affichage. L'Américain fait une offre supérieure à celle de JCDecaux.

En 2018, JCDecaux perdait le contrat de vélos en libre-service à Paris. En 2019, l’opérateur perd peu à peu le marché du mobilier urbain dans la Capitale. Selon une délibération du conseil de Paris dévoilée par Le Parisien, les fameuses "sucettes", ces panneaux d’affichage qui ont été démontés en 2018 reviendront, mais avec un autre prestataire. A la suite d’un appel d’offres, ce marché de 1630 panneaux a été confié pour cinq ans à l’américain Clear Channel. Cette décision sera soumise à un vote lors du Conseil de Paris qui tiendra début avril. 

Pour remporter ce contrat, le groupe américain offrira à la Ville de Paris un montant de 34 millions d’euros assortie d’une part variable de 70% soit une recette de 170 millions d’euros par an. Le Conseil de Paris a ajouté une clause inédite. Les mobiliers urbains ainsi que leur aménagement et les droits de propriété intellectuelle seront la propriété de la Ville à l’issue du contrat. Ces nouveaux mobiliers seront installés entre juin et septembre.

Polémique avec les écolos parisiens

Le contrat fait déjà polémique. Il y a un an, les écologistes parisiens annonçaient qu'ils voulaient remplacer ces panneaux, perçus comme de la pollution visuelle, par des arbres. David Belliard, président du groupe écologiste au Conseil de Paris, a fait savoir au Parisien qu'il ne votera pas ce projet. D'autant qu'en janvier dernier, Jean-Louis Missika adjoint à la Maire de Paris promettait que le nouveau règlement local de publicité "ne sera pas revu d’ici la fin de la mandature" et qu'une étude d’impact environnemental devait être lancée. 

Si JCDecaux a perdu les sucettes, il a remporté en février dernier un autre contrat bien plus symbolique: celui des colonnes Morris et mâts porte-affiches de la mairie de Paris, pour huit ans. Ces colonnes réservées à la promotion des spectacles font partie du paysage parisien depuis la fin du XIXe siècle.

Sur son site, le groupe précise que ce contrat comprend la fourniture, la pose, l’entretien, la maintenance et l’exploitation de 550 colonnes (305 colonnes lumineuses fixes, 100 colonnes lumineuses rotatives, 45 colonnes lumineuses fixes avec face déroulante et 100 "colonnes-colle") et 700 mâts porte-affiches. Ces nouveaux mobiliers seront déployés au cours du second semestre 2019. Par ailleurs, JCDecaux conserve les contrats parisiens des Abribus et des kiosques via sa filiale Mediakiosk.

Pascal Samama