Les hôteliers indépendants veulent rééquilibrer leurs rapports avec les grandes plateformes de réservation

Des hôteliers indépendants, écrasés par la puissance des grandes centrales de réservation, cherchent à rééquilibrer le rapport de force. Ce n'est pas "un appel à boycotter" Booking ou Expedia "parce que ce sont des partenaires commerciaux", mais à "rééquilibrer le partenariat, notamment en termes de fiscalité, de marges, puisqu'aujourd'hui ce sont des prestataires qui prennent de 15 à 25% de marges sur une hôtellerie qui est quand même fragilisée depuis un an et demi", a expliqué Thomas Richard, président de la chaîne associative Contact Hôtels, sur le plateau de Good Morning Business ce mercredi.
Après la crise sanitaire, "on a tous cherché à consommer local sur ses produits de consommation courant. [L'idée est] de sensibiliser les Français qui vont rester en France [pour leurs vacances], par choix ou par obligation, à consommer local aussi avec l'hôtellerie et à passer en direct pour réserver. En direct, 90% de nos hôtels sont moins chers, ce qui permet de faire économiser de l'argent aux clients et nous d'augmenter nos marges voir réinvestir dans nos hôtels", a-t-il souligné sur BFM Business.
Clientèle internationale
Les grandes plateformes apportent néanmoins une clientèle internationale que les hôtels indépendants ne pourraient pas forcément atteindre sans leur intervention.
"Aujourd'hui en effet, Booking, Expedia et toutes les autres plateformes nous permettent de toucher une clientèle qu'on aurait pas les moyens de toucher avec nos petites structures ou nos petits groupements hôteliers. C'est pour ça que ce n'est pas un appel au boycott […]. L'idée c'est de pousser à consommer local même si le premier pas a été de consommer sur ces plateformes", a poursuivi Thomas Richard.
Depuis une récente loi, "il n'y a plus d'obligation de parité tarifaire", un hôtel n'est plus contraint d'être au même prix sur son site internet et sur les plateformes. On a le droit de commercialiser à différents prix la même prestation […]. Chaque hôtelier est libre d'allouer cinq chambres sur les plateformes tous les jours, ce qui permet de réduire un peu la commission [que va prendre la plateforme] ou d'augmenter la commission pour être mieux classé sur ces plateformes", a-t-il précisé. "Ce sont des choses qui biaisent un peu le classement sur les plateformes et le choix du client indirectement".