Alstom-Siemens: pour Benjamin Griveaux, un refus de Bruxelles "serait une erreur économique"

La fusion entre Alstom et Siemens ferait naître un nouveau géant européen du rail, présent dans 60 pays avec un chiffre d'affaires annuel de 15,6 milliards d'euros. - ARUN SANKAR / AFP
Un refus de la Commission européenne d'approuver le projet de fusion entre les groupes Alstom et Siemens "serait une erreur économique et une faute politique" ainsi qu'un "mauvais signal envoyé aux peuples européens", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
"Créons un grand groupe européen capable de rivaliser avec les grands groupes internationaux", a-t-il souligné, alors que la Commission européenne a jusqu'au 18 février pour approuver ou non ce projet annoncé en septembre 2017.
"L'Europe a échoué à protéger nos concitoyens européens, nos entreprises, nos salariés, c'est aussi ce qui s'est exprimé sur les ronds-points, le sentiment que nous étions désarmés face à la concurrence internationale", a déclaré Benjamin Griveaux dans une référence au mouvement des "gilets jaunes". "Nous avons là le moyen de démontrer aux peuples européens que par volontarisme politique, nous créons un grand groupe européen capable de rivaliser avec les grands groupes internationaux. Saisissons cette opportunité", a-t-il lancé.
Faire face à "une Chine conquérante"
Début janvier, lors de son passage à l'antenne d'Europe 1, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, faisait la même analyse et mettait en avant la concurrence de du groupe CRRC, concurrent chinois d'Alstom. Pour lui, un blocage de la fusion affaiblirait l'industrie européenne face à la Chine. "Ça enverrait le signe, face à une Chine conquérante, qui a des moyens qui sont aujourd'hui considérables (...), que l'Europe se divise et se désarme", estime le locataire de Bercy.
La fusion entre Alstom et Siemens ferait naître un nouveau géant européen du rail, présent dans 60 pays avec un chiffre d'affaires annuel de 15,6 milliards d'euros. Elle doit permettre aux deux entreprises de tenir tête au géant chinois CRRC et au canadien Bombardier.