Pourquoi les droits de douane de Trump plombent Pepsi et pas Coca-Cola

PepsiCo fabrique la quasi-totalité du concentré de ses sodas américains en Irlande, contrairement à Coca-Cola, qui ne va pas subir les droits de douane de 10% décidés par Donald Trump.

Pepsi était déjà derrière, et Donald Trump ne va rien arranger. Les nouveaux droits de douane de 10% infligés par le président américain à la quasi-totalité des pays risquent de plomber l'entreprise de soda PepsiCo. À l'inverse, Coca-Cola, son concurrent, s'en sort beaucoup mieux.

La raison est très simple. Comme le relate le Wall Street Journal, PepsiCo produit la quasi-totalité de ses concentrés, qui servent ensuite à la fabrication des sodas, en Irlande. Ce choix a été fait il y a plus de 50 ans en raison de la faible fiscalité sur les entreprises dans le pays. Mais aujourd'hui cette politique fiscale se retourne contre la marque. Pepsi va devoir soit augmenter les prix de ses sodas soit réduire sa marge pour supporter les droits de douane d'au moins 10% mis en place par le président américain.

Pourtant, son concurrent de toujours, Coca-Cola, produit aussi des concentrés en Irlande. À une différence près: les concentrés destinés aux consommateurs américains sont produits à Atlanta et à Porto Rico. Ils ne subissent donc pas de droits de douane.

L'entreprise déjà en difficulté

"L’Irlande a longtemps bénéficié d’une fiscalité avantageuse, jusqu'à l’instauration des droits de douane", indique Carlos Laboy, analyste chez HSBC au Wall Street Journal. La durée de ces droits de douane reste incertaine, mais selon lui, Pepsi est clairement désavantagé à présent.

Pepsi fabrique également des concentrés au Texas, en Uruguay et à Singapour. Mais pour le moment, l'entreprise de boissons gazeuses n'a pas indiqué si elle souhaitait relocaliser sa production sur le territoire américain.

Cette bataille commerciale intervient au mauvais moment pour Pepsi, dont la part de marché recule depuis une vingtaine d'années aux États-Unis. Elle a atteint son niveau le plus bas l'an dernier, lorsque PepsiCo s'était fait ravir sa place de numéro 2 des sodas aux États-Unis par DrPepper.

Marine Cardot