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Pass sanitaire: les parcs d’attractions craignent une baisse de leur fréquentation

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Les visiteurs des parcs d'attractions et de loisirs doivent présenter un pass sanitaire depuis ce mercredi pour y accéder. Une mesure qui inquiète la majorité des professionnels, lesquels s'attendent à perdre une partie de leur clientèle.

Les visiteurs des parcs d’attraction doivent montrer patte blanche. Depuis ce mercredi, l’obligation de présentation du pass sanitaire est étendue aux lieux de loisirs et de culture. Désormais, seuls un justificatif de vaccination complète contre le Covid-19, un test négatif récent ou une preuve de contamination datée de six mois maximum peuvent permettre d’y accéder.

Annoncée le 12 juillet, cette mesure a pris de court les parcs d’attractions qui ont dû se retrousser les manches pour être prêts le jour-J. Ceux qui le peuvent ont installé des stands pour permettre aux visiteurs non munis du pass de faire un test antigénique sur place, avant de pouvoir profiter des attractions. D’autres ont aussi recruté du personnel, à l’image du Futuroscope qui a embauché "25 personnes" pour assurer les contrôles à l’entrée, explique Jérôme Neveux, responsable des opérations extérieures.

Et pour ce premier jour de mise en pratique, les choses se déroulent plutôt bien: "Depuis 8 heures ce matin, nous avons activé la trentaine de points de contrôle sur le parc et les hôtels pour vérifier la validité des pass sanitaires des visiteurs qui se présentent. Pour l’instant, c’est très fluide", se félicite Sébastien Retailleau, directeur général adjoint du Parc Astérix (Oise) où un centre de dépistage a tout de même été mis en place afin de pouvoir réaliser 150 tests par heure.

Baisse de fréquentation attendue

"Tout s’organise bien. La grande majorité des visiteurs se présentent avec un pass sanitaire", confirme Thomas Mondon, responsable commercial et marketing du parc Walibi (Isère). Ici, entre et 6 et 8 employés assurent les contrôles avec des smartphones achetés pour l’occasion. Tandis qu’un prestataire extérieur propose des tests antigéniques en amont du parc.

Mais malgré toutes les actions entreprises pour faciliter l’entrée et la fluidité d’accès des visiteurs, la majorité des parcs de loisirs craignent de voir une partie de leur clientèle manquer à l’appel. Auprès de France Bleu La Rochelle, le directeur du zoo da la Palmyre (Charente-Maritime) ne cache pas son inquiétude: "Sur une famille de quatre personnes, si une n’est pas vaccinée, les autres risquent de ne pas venir".

Le Parc Astérix a pris la décision d’avancer sa fermeture à 19 heures au lieu de 22 heures afin de pouvoir affecter suffisamment de personnels aux contrôles des pass: "On s’attend à un impact important (sur la fréquentation, ndlr). Mais pour l’instant on n'arrive pas à le jauger, on attend de voir pour savoir de quel ordre il sera", commente Sébastien Retailleau.

Même crainte du côté de Walibi, où 50% du chiffre d’affaires est réalisé entre juillet et août. Si le parc a reçu entre 4000 et 5000 visiteurs par jour la semaine dernière et même 6000 à 8000 les trois jours précédant l’entrée en vigueur du pass sanitaire, il s’attend à en accueillir entre 2500 et 3000 ce mercredi. "On a une inquiétude sur l’impact de la mesure", reconnaît Thomas Mondon.

Effet "ante-pass sanitaire"

Pour Arnaud Bennet, président du Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (Snelac) et directeur général du parc animalier Le Pal (Allier), les conséquences de l’obligation du pass sanitaire sur la fréquentation font peu de doute. "C'est inévitable. On est dans des loisirs qui se consomment de façon impulsive et on a une clientèle plutôt jeune, donc une sureprésentativité de non vaccinés", estime-t-il.

Et d’ajouter: "On a eu des dernières journées chargées qui prouvent que ce pass a eu un effet positif avant sa mise en place -les gens ont anticipé son entrée en vigueur- mais qui risque d’être négatif après. Dans quelle proportion? On ne sait pas encore", explique-t-il.

Le Futuroscope a lui aussi observé un effet "ante-pass sanitaire" mais Jérôme Neveux se dit tout de même "assez confiant" pour les semaines à venir. "Aujourd’hui, on attend 9000 visiteurs. Pour l’instant l’affluence est assez forte. Je n’ai pas l’impression que le pass sanitaire décourage, c’est rassurant", affirme-t-il.

Fort heureusement, les moins de 17 ans sont exemptés du pass sanitaire au moins jusqu’à fin août. Un "soulagement" pour le porte-parole de Walibi qui rappelle que "80% des (ses) visiteurs sont des familles avec enfants". "C’est un élément décisif", reconnaît-on également du côté du Futuroscope.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco