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INFO BFM BUSINESS. L’État refuse de prolonger les présidents d’Orange et d'Engie

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Jacques Aschenbroich et Jean-Pierre Clamadieu souhaitent renouveler leur mandat l’année prochaine. Mais le ministère de l’Économie n’est pas favorable à changer les statuts des deux groupes.

Après La Poste et la SNCF, les casse-têtes de gouvernance recommencent dans les entreprises publiques. Selon les informations de BFM Business, les présidents d’Engie et d’Orange souhaitent rester à leur poste l’année prochaine. Les mandats de Jean-Pierre Clamadieu et Jacques Aschenbroich arrivent à leur terme au printemps 2026. Les deux dirigeants souhaitent le renouveler mais pour cela, ils doivent changer les statuts des groupes. En effet, le président d’Orange sera atteint par la limite d’âge de 70 ans et celui d’Engie par la limite d’âge de 69 ans, en 2027.

Ces dernières semaines, des administrateurs des deux groupes sont allés tester la position de l’État. Et la réponse de l’Agence des participations de l’État (APE), qui détient 23,6% d’Engie et contrôle 23% d’Orange (via 9,6% de Bpifrance) est claire: "pour le moment, c’est non", nous assurent plusieurs sources proches des deux groupes.

"L’État n’aime pas changer les statuts dans ses entreprises, illustre une d’entre elles. D’autant plus quand les groupes sont cotés en Bourse."

Contacté par BFM Business, Bercy n’a pas souhaité commenter.

"Orange craint un parachutage de l’État"

En attendant, le conseil d’administration d’Orange se prépare au remplacement de son président. La chasseuse de tête Brigitte Lemercier a été mandatée pour sélectionner des profils. Jacques Aschenbroich semblait prêt à laisser sa place à Gilles Grapinet, administrateur d’Orange depuis deux ans. Mais l’ancien patron de Worldline pâtit de l’effondrement du spécialiste des paiements, dont le cours de Bourse a été divisé par 10 entre 2021 et son départ, il y a un an.

Son profil ne plait guère au sein de la sphère publique, notamment chez Bpifrance, actionnaire de Worldline.

"Orange craint un parachutage de l’État, décrypte un proche du dossier. La nomination du président dépendra du ministre en place."
Christel Heydemann, directrice générale d'Orange  - 14/02
Christel Heydemann, directrice générale d'Orange - 14/02
12:21

Le président d'Engie espère rester un an

En l’absence de locataire à Bercy, la prolongation du président d’Engie est aussi en suspens. Jean-Pierre Clamadieu brigue un troisième mandat, après avoir été nommé en 2018. Mais la limite d’âge de 69 ans l’empêche de rester au-delà de 2027. Plusieurs administrateurs poussent pour la reculer comme c’est le cas dans d’autres entreprises dont l’État est actionnaire, comme Safran (75 ans), Renault (72 ans) ou Air France-KLM (75 ans).

"Plus le temps passe, plus l’option de prolonger d’un an le président d’Engie se renforce", décrypte un bon connaisseur du dossier.

En attendant, un processus de recherche de nouveaux profils a aussi été lancé, avec l’aide du cabinet de recrutement Heidrick & Struggles. Contactés, les deux groupes n’ont pas souhaité commenter.

Dans les deux cas, il y a peu de chance que les directrices générales -Catherine MacGregor chez Engie et Christel Heydemann chez Orange- soient promues PDG. L’État restent favorables aux dissociations des fonctions dans les entreprises cotées dont il est actionnaire, contrairement à la SNCF, EDF ou la Poste.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business