Xiaomi est pour la première fois numéro 2 mondial des smartphones devant Apple

C'est une première. Selon les chiffres préliminaires de Canalys, Xiaomi est devenu au deuxième trimestre le numéro deux mondial des smartphones en se payant le luxe de doubler Apple.
Le fabricant chinois a vu ses ventes bondir de 83% sur un an et sa part de marché se fixe à 17%, alors que celle de la marque à la pomme est de 14% avec des ventes qui ne progressent que de 1% en un an.
"Xiaomi développe rapidement ses activités à l'étranger. Par exemple, ses expéditions ont augmenté de plus de 300% en Amérique latine, de 150% en Afrique et de 50% en Europe occidentale. Et à mesure qu'il grandit, il évolue. Il transforme maintenant son modèle commercial de challenger en opérateur historique, avec des initiatives telles que la consolidation des partenaires de distribution et une gestion plus prudente des stocks plus anciens", commente Ben Stanton, directeur de recherche chez Canalys.
Et de poursuivre: "Cependant, il reste largement orienté vers le marché de masse et, comparé à Samsung et Apple, son prix de vente moyen est respectivement d'environ 40% et 75% moins cher. Ainsi, une priorité majeure pour Xiaomi cette année est de développer les ventes de ses appareils haut de gamme,. Mais ce sera une bataille difficile, avec Oppo et Vivo partageant le même objectif".
Oppo et Vivo en embuscade, Samsung juste 2 points devant
Oppo et Vivo, également chinois, occupent d'ailleurs les 4e et 5e places du classement mondial avec des ventes en hausse de 28 et 27%. Samsung reste le leader mondial avec des ventes en hausse de 15% et une part de marché de 19%, deux points seulement devant Xiaomi.
Encore inconnu des occidentaux il y a quelques années, Xiaomi s'est fait une place de choix dans le marché des smartphones, d'abord en Chine puis dans le monde. Une ascension fulgurante que l'on peut comparer à celle de son compatriote Huawei qui après avoir été numéro deux mondial a disparu des radars, terrassé par les sanctions américaines qui l'empêchent notamment d'utiliser les services de Google.
Xiaomi (que l'on peut traduire par "petit grain de riz") a été fondée en 2010 et est basée à Pékin. Il est initialement financé par Temasek Holdings (un fonds d'investissement souverain de Singapour), les fonds de capital-risque chinois de IDG Capital, Qiming Venture Partners ainsi que Qualcomm, un des géants américains des processeurs/modems pour smartphones.
Son premier produit n'est pas un téléphone portable mais une application d'assistance aux automobilistes.
Et si très vite, la firme s'est lancée dans le développement et la fabrication de smartphones Android, domaine dans lequel il est le plus connu, il se positionne en parallèle sur une multitude de produits technologiques: tablettes, bracelets connectés, batteries externes, écouteurs et casques Hi-Fi, manettes de jeu, équipements pour les maisons connectées, caméras miniatures, trottinettes électriques, des box, des routeurs et des télévisions intelligentes... qui lui assurent de bons relais de croissance. Mais aussi des produits électroménager de grande consommation comme des cuiseurs de riz...
Le "Apple chinois"
Le groupe est souvent décrit comme le Apple chinois du fait du design très "inspiré" de ses produits, de ses boutiques ou des codes empruntés à la firme à la pomme. Mais comme tout fabricant chinois qui se respecte, Xiaomi joue la carte du prix tout en proposant des produits qualitatifs.
Pour autant, jusqu'en 2014, Xiaomi n'opère qu'en Chine, à Hong Kong et à Taiwan et fait partie de la multitude de fabricants de l'empire du Milieu.
Mais ensuite, le groupe change de dimension en adoptant une stratégie de diversification internationale agressive à l'image de Huawei quelques années plus tôt. Il débute par Singapour puis la Malaisie, les Philippines, l'Indonésie, la Thaïlande et le Viêtnam. Suivis de près par la Russie, la Turquie, le Brésil et le Mexique.
En 2015, Xiaomi annonce avoir écoulé 100 millions de smartphones depuis sa création. Fort de ce succès, la firme amplifie son offensive internationale notamment en Inde à travers une prise de participation du géant Tata. Puit vient l'Afrique et enfin l'Europe en 2018 et notamment la France. Les ventes s'accélèrent.
La même stratégie est déclinée partout: ouverture de boutiques dédiées où les produits sont vendus de manière exclusive, diversification de l'offre (notamment les trottinettes), accent sur le on-line et forte utilisation des réseaux sociaux... Une stratégie qui porte aujourd'hui ses fruits.