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Relocalisation d'industries: 782 projets d'usines soutenus par le plan de relance

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Au total, l'État a versé près de 1,6 milliard d'euros de subventions à ces 782 projets, ce qui a permis de générer quelque 5,4 milliards d'euros d'investissements productifs dans ces entreprises.

Recyclage de métaux, ingrédients agroalimentaires, principes actifs de médicaments ou semi-conducteurs: le plan de relance de l'économie lancé en septembre 2020 a permis de soutenir 782 projets de relocalisation ou modernisation d'entreprises industrielles en France, a annoncé le ministère de l'Industrie jeudi.

Après l'épidémie de Covid-19 qui a mis en lumière la désindustrialisation à l'oeuvre en France depuis plusieurs décennies et révélé sa dépendance dans certains domaines critiques comme les médicaments, ces projets ont permis de "créer ou conforter 100.000 emplois" selon Bercy.

Ils ont été sélectionnés dans trois appels d'offres différents, dont la dernière vague de 72 entreprises lauréates a été annoncée jeudi par le ministère de l'Industrie.

1,6 milliard d'euros de subventions

Au total, l'État a versé près de 1,6 milliard d'euros de subventions à ces 782 projets, ce qui a permis de générer quelque 5,4 milliards d'euros d'investissements productifs dans ces entreprises.

Des aides ont ainsi été accordées à de nombreuses petites et moyennes entreprises ou start-up, allant d'une minoterie en Guyane qui prévoit de créer une vingtaine d'emplois à une start-up issue du CEA-Léti dans l'Isère, qui développe pour l'industrie agroalimentaire des puces d'extraction d'ADN permettant de détecter les salmonelloses ou listeria.

De grands groupes ont aussi été aidés comme le sidérurgiste ArcelorMittal pour moderniser un atelier, ou Orano pour la création d'un outil industriel d'aimants permanents.

Une entreprise sur trois aidée

L'agroalimentaire reçoit 132 millions d'euros pour 97 projets. La santé bénéficie de 829 millions d'euros pour quelque 187 projets, dont 42 visent à la relocalisation en France de capacité de production d'ingrédients pharmaceutiques actifs (API).

Quelque 141 millions d'euros ont été accordés pour 107 projets dans l'électronique. La société Linxens notamment à Mantes-la-Jolie a reçu une aide pour créer un atelier dédié à l'assemblage de capteurs biométriques destinés aux cartes bancaires.

Pas moins de 120 projets reçoivent 317 millions d'euros d'aides dans des secteurs fournissant des intrants essentiels à l'industrie (métaux, matériaux, chimie et recyclage), tandis que le secteur de la 5G reçoit 98 millions d'euros.

Au total, une entreprise industrielle sur trois de plus de cinq salariés a été "accompagnée" sous une forme ou une autre, a indiqué la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, lors de son audition de bilan du quinquennat devant l'Assemblée Nationale la semaine dernière.

"On ne va pas caracoler avec juste 11% du PIB dans l'industrie"

Selon elle, la France est le seul pays à avoir fini de déployer son plan de relance en Europe, "mais aussi à avoir eu ce taux d'atteinte des entreprises".

"C'est la première fois depuis le plan Messmer en 1974 qu'on fait, avec les 30 milliards d'euros du plan de relance, à ce point le pari de l'innovation et de la Recherche et développement dans ce pays" a-t-elle souligné jeudi, sur le site du chimiste belge Solvay à Tharaud dans le Jura, qui fait partie des bénéficiaires pour un projet de production de polymères plastiques destinés aux batteries électriques automobiles.

Pour autant, "on ne va pas caracoler avec juste 11% du PIB dans l'industrie" avait admis la ministre devant l'Assemblée la semaine dernière.

La France a en effet perdu un million d'emplois industriels entre 2000 et 2016. "Des pans entiers de notre industrie ont été délocalisés, des territoires entiers se sont retrouvés abandonnés" a rappelé Mme Pannier-Runacher.

Emplois industriels

"Mais en 2021, comme en 2017, 2018, et 2019, nous avons recréé de l'emploi industriel net dans nos territoires, cela n'était pas arrivé depuis 2000" a-t-elle dit.

"En quatre ans, on a montré qu'on était capable d'arrêter la saignée industrielle, le sujet maintenant c'est de construire le rebond" a-t-elle ajouté.

En particulier, elle a reconnu un "énorme travail à poursuivre sur la question de l'automatisation et de la numérisation des chaînes de production", ainsi que sur la construction d'une filière de machines-outils.

OC avec AFP