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Dégradation de la compétitivité française, la faute à la désindustrialisation

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Les indicateurs de compétitivité de la France ont poursuivi leur dégradation l'an dernier par rapport aux voisins européens, selon un bilan annuel publié mardi par l'institut Rexecode, qui appelle à poursuivre la baisse des impôts de production.

Le déficit commercial s'est creusé de 26,7 milliards d'euros entre 2019 et 2021, pour atteindre un record de 84,7 milliards d'euros cette année, rappelle l'institut dans son 15ème bilan annuel de la compétitivité française.

Rexecode impute davantage cette mauvaise performance aux produits manufacturés qu'aux prix de l'énergie, symptôme de la désindustrialisation croissante de la France.

La part de marché française des exportations de biens de la zone euro a par ailleurs poursuivi son recul entamé en 2020, après plusieurs années d'accalmie, avec moins de 13% du total. La France enregistre le plus fort recul de ses parts de marché en vingt ans, une situation jugée "inquiétante" par Rexecode.

Et ce alors que les restrictions sanitaires n'ont pas véritablement été plus sévères qu'ailleurs en Europe, indique également l'organisation réputée proche du patronat.

L'accalmie de la décennie précédente avait été en partie liée selon l'institut à l'instauration des mesures sur la compétitivité-coûts.

Améliorer la compétitivité-coût de la France

Rexecode estime que les réformes du début de quinquennat Macron se sont davantage portées sur l'attractivité, au travers de réformes sur la fiscalité du capital et le droit du travail, qui ne se sont toutefois pas tellement matérialisés dans les chiffres aujourd'hui.

L'institut appelle prioritairement à améliorer la compétitivité-coût de la France, au travers de nouvelles baisses des impôts de production, des impôts qui regroupent toutes les taxes payées par les entreprises et non assises sur leurs bénéfices.

Ces taxes, qui ont rapporté jusqu'à 2020 un peu plus de 70 milliards d'euros par an, ont déjà été abaissés de 10 milliards d'euros par le gouvernement actuel dans le cadre du plan de relance.

Elles devraient dans l'"idéal" parvenir au niveau moyen de la zone euro, suggère Rexecode, ce qui suppose un effort considérable d'une trentaine de milliards d'euros, à compenser par la baisse de la dépense publique. Ces impôts de production représentent aujourd'hui plus de 3% du PIB en France.

OC avec AFP