Négociations commerciales: une trentaine d'industriels "recommencent à discuter"

La réouverture des négociations commerciales est-elle imminente? C'est ce qu'a laissé entendre Jean-Philippe André ce matin sur le plateau de Good Morning Business. Au lendemain de la menace brandie par Bruno Le Maire d'une sanction fiscale contre les 75 plus gros industriels de l'agro-alimentaire, le président de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) a tenté d'apaiser les tensions: "On veut éviter tout ce qui est taxe et le name & shame ne doit pas arriver dans un pays comme le nôtre."
"Ca n’a pas lieu d’arriver car sur les 75, on a à peu près 50 adhérents à l’ANIA et d’après ce qu’on nous dit, la plupart d’entre eux ont recommencé à discuter."
S'il s'est refusé à employer le terme de "négociations", le représentants des industriels a ainsi indiqué que 30 à 35 des entreprises ciblées par le patron de Bercy disaient avoir pris des rendez-vous avec les distributeurs. Il a également reconnu un manque de communication vis-à-vis du ministère de l'Economie et des Finances: "Peut-être que c’est de notre faute de ne pas informer suffisamment ses équipes, on va le faire dès aujourd’hui. On est la première industrie de ce pays. [Ils ont] une relation de confiance avec nos marques, qu’elles soient régionales ou nationales, depuis plus de 100 ans: vous croyez qu’on veut mettre ça en jeu sur les six derniers mois? Hors de question donc on va l’expliquer."
La décrue a commencé
Jean-Philippe André a insisté sur le fait que le ralentissement de l'inflation alimentaire était déjà perceptible évoquant une hausse de 14% en mai contre près de 16% en mars. "On le dit depuis quelques semaines, il y a un phénomène qui est en train de se mettre en place, a-t-il souligné. Que ce ne soit pas assez rapide pour les gens qui sont les premiers concernés à savoir le consommateur qui va traduire cela en pouvoir d’achat, il faut l’entendre et c’est d’ailleurs aussi mauvais pour nous en matière de compétitivité face à des marques distributeur mais le phénomène est enclenché."
"L’année dernière, on a mis quatre mois pour augmenter les tarifs, la décrue va prendre à peu près le même temps."