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Molotov finalement racheté par un groupe américain

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Le média français passe sous pavillon américain, racheté par FuboTV pour 164,3 millions d'euros. La finalisation de la vente est attendue pour le début d'année prochaine. C'est une bouffé d'oxygène pour la plateforme qui a vu la concurrence grossir.

La fin d'une aventure? "Ah non, pour moi c'est le début" assure sur BFM Business le co-fondateur de Molotov Jean-David Blanc. Fondée en 2016, la plateforme qui permet de regarder la télévision en streaming a finalement trouvé un actionnaire. C'est un homologue américain, FuboTV, qui a mis 190 millions de dollars (164,3 millions d'euros) sur la table pour acquérir le média fondé notamment par l'ex-ponte de Canal Plus Pierre Lescure.

"C'est le début d'une nouvelle ère de Molotov qui va se déployer avec beaucoup plus de moyens, sur deux continents avec une vraie volonté de constituer un groupe mondial" se réjouit Jean-David Blanc qui a désormais pour mission de développer Molotov en Europe. "L'idée est de faire de Molotov le hub européen de l'ensemble du groupe" poursuit l'entrepreneur.

Avec 17 millions d'inscrits, Molotov est un joli succès d'estime mais peine depuis des années à trouver son équilibre financier. Car "inscrits" ne signifie pas "abonnés". Le nerf de la guerre, ce sont bien les utilisateurs qui paient les différentes offres premium. Selon Les Echos, ils ne sont que 250.000 clients dans l'Hexagone, seul marché européen où est présent Molotov. Et la plateforme n'est toujours pas rentable...

Synergies logiques

A la recherche d'un acquéreur depuis plusieurs années pour obtenir de nouveaux moyens, des négociations avec Orange puis France Télévisions et enfin avec le groupe Altice (propriétaire de BFM Business et BFMTV) avaient toutes finalement échoué.

Cette offre de FuboTV - cotée à New York - est donc une vraie bouffée d'air. Molotov propose d'étendre son service de VOD gratuite (en réalité financé par la publicité), lancé fin 2020, qui représente aujourd'hui 10% de l'audience de la plateforme. "On vise à quatre ans que cela représente 50% de nos revenus" assure Jean-David Blanc.

De son côté, FuboTV, très orienté vers le sport et uniquement présent en Amérique du nord, mise beaucoup sur l'interactivité, comme la possibilité de parier en ligne tout en regardant un match.

Les synergies semblent donc logiques entre les deux groupes même si l'avenir reste incertain pour ce nouvel ensemble. L'action de FuboTV a lourdement chuté la semaine dernière après un rapport très sévère sur les perspectives financières de l'entreprise. Il faut dire que les indépendants du streaming font face à une concurrence redoutable: Netflix, Disney+, Amazon Prime, Salto… Des machines de guerre qui n'entendent pas partager le marché.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business