Malmené en bourse, Alstom assure avoir réussi l'intégration de Bombardier

Sur le papier, quasiment tous les indicateurs sont au vert pour Alstom. L'industriel profite de l'appétence des pays pour la mobilité verte et donc le train avec un carnet de commandes rempli à bloc à 80 milliards d'euros, un chiffre d'affaires en hausse et des effectifs qui vont grimper de 7500 personnes dans les prochains mois...
Pourtant, l'action de l'entreprise française a perdu 30% en un an. Une contre-performance à mettre sur le dos du canadien Bombardier, acquis il y a presque un an.
Mais Alstom l'assure, l'intégration de l'industriel est aujourd'hui en passe d'être réussie. Depuis un an, il a épluché les contrats à perte du groupe canadien, notamment en Grande-Bretagne. Son rival avait en effet accumulé des retards, des pénalités et des problèmes de trésorerie depuis dix ans.
Le groupe français a dépensé 1,5 milliard d'euros pour payer les fournisseurs de Bombardier et relancer les lignes de production de trains qui avaient été abandonnées.
"Les choses vont mieux"
"Nous avions dit que nous étions capables de mener à bien l'intégration de Bombardier qui n'allait pas bien", explique sur le plateau de Good Morning Business, Henri Poupart-Lafarge, PDG.
"Aujourd'hui, les choses vont mieux, les clients sont contents. A 90%, ls clients sont satisfaits de la manière dont on intègre leurs projets et sont confiants dans l'avenir, et ça c'est le principal", assure-t-il. "On montre qu'on est transparents, plus ouverts avec les clients, qu'on règle les problèmes les uns après les autres. Il n'y a pas de miracles, il faut prendre chacun des sujets et les régler un par un, trouver la solution, la mettre en place".
Pour Alstom, "la complémentarité des deux groupes nous permet d'être plus forts, c'est confirmé", ajoute le dirigeant.
Un constat, des résultats et des perspectives qui ne rassurent pas encore les investisseurs inquiets pour les marges et le cashflow. "On est dans un métier long-terme", rappelle Henri Poupart-Lafarge.
"La confiance reviendra"
"Les carnets de commandes, ça nous donne un fantastique atout, nous voyons l'avenir, ça nous permet de nous adapter. En même temps, il faut bien admettre que ces commandes sont longues à exécuter. J'ai toujours dit que l'intégration de Bombardier prendrait 3/4 ans, il reste d'autres étapes à franchir pour que tout le carnet de commandes, les commandes difficiles, soit entièrement derrière nous. J'ai tout à fait confiance, c'est à nous de montrer aux marchés que nous sommes en ligne avec notre trajectoire définie en juillet dernier. La confiance reviendra", explique le responsable.
Reste qu'Alstom, comme beaucoup d'industriels, souffre d'une image écornée aux yeux des marchés, surtout en comparaison des stars des nouvelles technologies qui attirent tous les regards. Une vision parfaitement faussée selon Henri Poupart-Lafarge.
Il rappelle ainsi qu'Alstom fabrique certes des trains et des métros mais également tous les systèmes informatiques qui les pilotent et assurent la sécurité sur les réseaux, la fameuse signalisation avec des technologies de plus en plus pointues nourries notamment à l'intelligence artificielle. "Sur les 20.000 ingénieurs que nous avons chez Alstom, plus des deux tiers travaillent dans le digital" souligne-t-il.